Les travailleurs du journal Liberté annoncent une «grève illimitée»

«Plus l’entreprise s’enrichit, plus les travailleurs s’appauvrissent», c’est le constat dressé par la section syndicale du journal Liberté qui vient de publier un communiqué, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, pour annoncer une grève illimitée à compter de ce mercredi 4 décembre «jusqu’à l’application de la grille des salaires et le rétablissement de tous les travailleurs dans leurs droits». Le syndicat reproche à la direction du journal de refuser d’appliquer la grille des salaires négociée durant des mois par les deux parties, dans le respect des procédures légales. Les travailleurs du quotidien appartenant à l’homme d’affaires Isaad Rebrab reçoivent, selon le syndicat, des salaires «misérables et honteux». «L’entreprise fait un chiffre d’affaires faramineux au moment où la majorité des travailleurs mange son pain noir», lit-on dans le communiqué signé par Omar Bourebaba, secrétaire général de la section syndicale. C’est une marque d’ingratitude, laisse entendre le syndicat, à l’égard «des hommes et des femmes qui ont mis leur vie au service du journal au moment où le quotidien était touché de plein fouet par une série d’assassinats par les hordes islamistes». «En signe de remerciements, poursuit le communiqué, ces mêmes employés n’arrivent même pas à joindre les deux bouts et vivent dans une misère, alors que Liberté achète des actions dans d’autres entreprises et fait des placements bancaires». Le syndicat du journal emploie des mots très durs pour caractériser la situation des travailleurs : «apartheid», «esclavage»…  Il dénonce la «complicité» de l’Inspection du travail et du ministère de la Communication qui n’osent pas demander à la direction du journal de respecter les lois de la République. On apprend qu’à Liberté, «la masse salariale n’a pas évolué d’un iota depuis plus d’une décennie, alors que le chiffre d’affaires, lui, a connu des courbes ascendantes et ininterrompues générant une marge commerciale exorbitante». Le syndicat termine son communiqué en s’excusant auprès des lecteurs et des annonceurs pour cette absence du journal des kiosques durant la grève illimitée. Une réunion est prévue aujourd’hui avec le propriétaire du titre pour tenter de trouver une issue à cette situation de blocage.
Sarah L.

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