Des milliers de travailleurs arnaqués par un revendeur de véhicules ?
Des travailleurs de plusieurs sociétés et établissements privés et publics, mais aussi de certaines institutions, et des retraités, observent, aujourd’hui dimanche, un sit-in devant l’entreprise Eurl Sydcar motors, un obscur intermédiaire, installé à Douéra, qui travaillerait avec des concessionnaires automobiles, pour dénoncer une énième escroquerie qui ne dit pas son nom. Les sociétés et établissements en question avaient, en effet, signé des conventions pour l’acquisition de véhicules pour leurs personnels, en procédant ensuite au paiement des factures auprès de cette entreprise, qui devait acquérir les voitures demandées chez les concessionnaires des différentes marques. Mais les bénéficiaires ont attendu en vain l’enlèvement de leurs véhicules. Devant cette situation, ces travailleurs, issus de la Cnep, de la Seaal, du ministère des Affaires étrangères, d’Algérie Poste, d’Algérie Télécom, de la société La radieuse de Bouira, et des retraités de l’ANP, ont décidé de battre le pavé pour dénoncer l’arnaque. Une des victimes de l’escroquerie que nous avons contactée nous a indiqué qu’elle était à son dixième mois d’attente. Ce qui fait qu’il n’est plus question pour elle, et, d’ailleurs, pour tous les acquéreurs, de demander autre chose que le remboursement du montant payé. «A chaque fois que nous demandons à nous faire rembourser, on nous dit que le directeur n’est pas là. Je demande à reprendre mon chèque, c’est tout», se plaint notre interlocuteur qui révèle que les victimes de cette escroquerie se comptent en milliers. Comment des sociétés aussi respectables ont pu succomber à un tel piège et confier des sommes énormes à une entreprise pour le moins obscure ? Pourquoi les représentants des travailleurs qui ont été délégués pour négocier l’achat en question ne se sont pas adressés directement vers les concessionnaires connus sur la place pour acquérir les véhicules choisis par les bénéficiaires ? Cette situation doit cacher, à l’évidence, des procédés douteux qui ont abouti à pomper l’argent des travailleurs sans qu’il y ait la contrepartie contractuelle. La question reste posée quant à la passivité des pouvoirs publics face à cette nouvelle escroquerie en rapport avec le marché de l’automobile, au demeurant incontrôlable.
Amine Sadek
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