Le Makhzen se couche devant les pressions israéliennes
Le Maroc a encore une fois prouvé qu’il ne pouvait pas se passer de ses relations avec Israël. L’initiative de députés de ce pays voisin visant à la criminalisation de toute tentative de normalisation avec l’entité sioniste risque d’être remisée dans les tiroirs. Le royaume chérifien a subi d’énormes pressions du puissant lobby sioniste pour abandonner des propositions qui prévoyaient des sanctions contre toute personne ou organisation qui œuvrerait à approfondir les relations avec Israël. Des manœuvres ont été entreprises pour que ces lois, qui avaient suscité un engouement auprès de la population, restent au stade du vœu pieux. Les commissions parlementaires marocaines se rejettent la balle, faisant languir les initiateurs de ces textes de loi. Ces propositions n’étaient qu’un miroir aux alouettes et un tajine mitonné pour la consommation interne, car les relations intenses entre le Maroc et Israël sont un secret de Polichinelle. Le pays du roi Mohammed VI, qui fait face à une crise multidimensionnelle, a plus que jamais besoin du soutien des sionistes qui plaident sa cause auprès des puissances de ce monde et des instances internationales. D’ailleurs, l’engagement de ce pays pour la cause palestinienne se résume à des discours creux dits du bout des lèvres. Le roi Mohammed VI s’est abstenu, jusqu’à présent, de réunir le comité El-Qods qu’il préside, pour ménager les susceptibilités de son partenaire encombrant du Moyen-Orient. Le gel des activités de ce comité lui avait valu une volée de bois vert de la part des Frères musulmans égyptiens. En mai 2013, le ministre des Affaires étrangères marocain se disait étonné des déclarations attribuées à des personnalités égyptiennes ayant minimisé et déprécié le rôle du comité El-Qods. Mais devant la pression des Palestiniens, des Jordaniens et des Iraniens, le Maroc a programmé une réunion de ce comité, début janvier 2014, tout en omettant d’inviter les Syriens qui ne sont pas en odeur de sainteté auprès des sionistes et des Occidentaux. Les Iraniens seront, en revanche, présents lors de cette réunion, signe d’une reprise de leurs relations avec le royaume, rompues sous l’impulsion de l’Arabie Saoudite depuis mars 2009. L’Algérie ne s’est pas prononcée officiellement à ce sujet. Mais, selon un haut responsable algérien, la réactivation de ce comité est impérative, vu le contexte actuel. «Il est regrettable de constater que le comité El-Qods, présidé par le Maroc, ne s’est pas réuni depuis 2002 en dépit des appels pressants lancés à cet effet, notamment par l'Autorité palestinienne, qui souhaitait ardemment sa réactivation pour contrecarrer la politique systématique de judaïsation de la ville, troisième lieu saint de l’islam. Nous estimons que la conjoncture impose une redynamisation de ce comité pour arrêter une stratégie sérieuse et un plan d'action robuste en vue de contrecarrer le projet israélien visant la judaïsation d'El-Qods», a noté notre source.
Sonia B.
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