Congrès du RND : la lettre d’Ouyahia à Bensalah
L’ex-secrétaire général du RND, qui a démissionné le 3 janvier dernier «pour préserver la cohésion du parti», compte peser de tout son poids pour que son successeur soit l’actuel président du Sénat. Ahmed Ouyahia devra formaliser son soutien à travers une lettre qu’il adressera à Abdelkader Bensalah, laquelle devra être probablement lue lors du 4e congrès prévu les 24 et 25 décembre prochains. Ouyahia voudrait, ainsi, exprimer son attachement au parti, lui qui a disparu des écrans radar depuis sa démission. Durant ces dix mois passés à la tête de la direction dont la principale mission était celle d’organiser le congrès, Bensalah a fait en sorte que les choses restent en l’état. Les cadres les plus proches de l’ex-SG, à l’image d’Abdeslem Bouchouareb ou de Seddik Chihab, ont non seulement préservé leurs postes, mais ils ont été confortés, puisqu’impliqués activement dans la préparation du congrès qui semble avoir été cousu de fil blanc au profit de Bensalah. En optant pour la continuité, ce dernier a assurément bénéficié de l’appui de l’ancienne équipe d’Ouyahia qui lui aurait permis d’asseoir rapidement son autorité et d’opérer une mainmise sur le parti. Le président de la chambre haute du Parlement est resté sur la ligne politique imprimée au parti par Ahmed Ouyahia. Un parti qui soutient vaille que vaille le président de la République ; soutien sans réserve et clairement exprimé hier dimanche lors de son discours lors de l’ouverture de la session du comité de préparation du congrès (voir notre article intitulé «Le congrès du RND ficelé avant même sa tenue»). Le président du Sénat, qui a l’habitude de représenter le chef de l’Etat dans des rencontres et cérémonies internationales, place ainsi la question du 4e mandat pour Bouteflika comme la priorité du RND, invitant l’ensemble des militants à concentrer tous leurs efforts sur cet objectif. Bensalah semble ainsi vouloir détourner l’attention des militants sur le déroulement du congrès qu’il réduit à une «simple formalité organique» qui serait vite réglée mercredi prochain. Son intronisation à la tête du parti est plus qu’acquise, sachant qu’aucun des ténors (Cherif Rahmani, Yahia Guidoum, Cherif Abbas, Boubekeur Benbouzid, Abdelkrim Harchaoui…) ne compte concourir pour le poste.
Sonia B.
Comment (16)