Les colons se jalousent
Par Karim Bouali – Invraisemblable ! Des Israéliens dénoncent le deux poids deux mesures dans le traitement de l'Union européenne vis-à-vis d'Israël. Leur argument : pourquoi l'Europe exclut les territoires palestiniens occupés des accords avec l'Etat hébreu et inclut le Sahara Occidental dans son accord de pêche avec le Maroc ? Les Israéliens qui établissent ainsi une similitude entre les deux situations reconnaissent donc qu'Israël occupe la Palestine et le Maroc le Sahara Occidental. On comprend leur courroux quand on sait que pour l’UE, les territoires occupés depuis 1967, qu’il s’agisse d’El-Qods et du reste de la Cisjordanie ou du Golan syrien, ne sont pas israéliens. Ils s’en prennent à Catherine Ashton qui est la responsable de la politique étrangère de l'UE. Elle n’y est pourtant pour rien, c’est le Conseil européen qui a décidé, il y a un an, déjà, que tous les accords entre l’UE et Israël doivent indiquer de manière explicite qu’ils ne sont pas applicables aux territoires palestiniens occupés. Israël fait le forcing pour amener la Commission européenne à infléchir sa position et abandonner cette directive qui implique, faut-il le souligner, que les sociétés cessent leurs investissements dans les territoires occupés et bannissent les produits des colonies. Car l’UE considèrent que les colonies implantées en Territoires occupés sont illégales au regard du droit international. Conséquence : les entreprises qui y sont établies ou qui ont des liens avec elles ne pourront pas être éligibles aux subventions, prix et instruments financiers de l’UE à partir de 2014. Comme Netanyahu n’a pas l’intention d’arrêter les implantations de colonies dans les territoires palestiniens, l’entité sioniste fait le forcing pour empêcher l’application de la directive de l’UE et compte sur le soutien de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pour y arriver. C’est exactement le combat contraire que le Sahara Occidental mène, avec les pays amis, pour annuler l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE.
K. B.
Comment (5)
Les commentaires sont fermés.