Intéressement douteux
Par Kamel Moulfi – Sans apparaître encore comme étant le premier de leurs soucis, l’élection présidentielle, prévue en avril prochain, grimpe dans l’échelle des préoccupations des Algériens à mesure que son échéance se rapproche et que ses jalons se précisent. La compétition sera ouverte demain ou, au plus tard, vendredi, avec la convocation du corps électoral. Tout n’est pas encore clair dans cette course, particulièrement s’agissant du «candidat du consensus», pour reprendre l’euphémisme désignant la personnalité politique qui a les faveurs du pouvoir en place ou – pour employer là aussi, un terme consacré – du «système». Les rumeurs, qui partent dans tous les sens, mais sur lesquelles se basent journalistes et analystes, ont fourni des indications qui attendent d’être validées. Un fait se dessine : la candidature du président Bouteflika pour un 4e mandat est exclue. Des cercles, représentés particulièrement par Amar Saïdani, chef actuel du FLN, montrent un intéressement douteux à une telle option, mais aucun observateur sérieux ne pense que l’état du Président lui permettrait de diriger le pays pour cinq autres années. Certes, l’information selon laquelle «l’état général du président de la République s’améliore sûrement et de façon progressive» ne manquera pas d’être saisie par Saïdani, Ghoul et consorts pour tenter de faire croire à la candidature pour le 4e mandat présidentiel. Mais un autre fait confirme que Bouteflika ne sera pas de la course : Ali Benflis, son rival malheureux en avril 2004, revient dix ans après pour tenter, à nouveau, de conquérir la magistrature suprême. Sera-t-il l’homme du système, autrement dit, dans les conditions électorales de notre pays, le futur président ? Rien n’est moins sûr. L’omniprésence sur la scène politique et à l’échelle du pays, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fini par donner un fondement sérieux aux bruits qui le présentent comme l’homme de la situation. Un suspense, en apparence artificiel, est maintenu à trois mois d’un scrutin qui sera, somme toute, comme les autres.
K. M.
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