Ah bon ?
Par Kamel Moulfi – Maplecroft, une société d'analyse et de conseil installée au Royaume-Uni, s’est fait une habitude de classer les pays selon des risques dont l’éventail va du terrorisme au changement climatique, en passant par l’instabilité politique. Son palmarès douteux est repris le plus sérieusement du monde par les médias qui s’en servent à la carte, c’est le cas de le dire, selon leurs besoins de propagande. C’est ainsi que nous avons appris que notre pays serait «au bord de l’implosion». Rassurons-nous, il n’est pas le seul, il y a aussi… le Mali, le Tchad, l’Erythrée, le Zimbabwe, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, le Nigeria et la Guinée Bissau. On se demande que vient faire notre pays dans cette liste, même si, d’ailleurs, la question se pose aussi pour les autres pays, mais plus encore pour l’Algérie qui ne connaît aucun conflit majeur pouvant justifier la moindre inquiétude de ce point de vue. Si tel était le cas, qu’est-ce qui amènerait les investisseurs étrangers à tenter leur chance chez nous ? N’importe quel observateur objectif pourra le constater, les enseignes de marques étrangères fleurissent chaque jour, à travers tout le pays, et dans tous les secteurs, y compris dans la restauration, activité de proximité par excellence, sans parler des marques de voitures, de téléphonie mobile, etc. Mais le risque du ridicule ne fait pas peur à Maplecroft. Tout récemment, cette société britannique d'analyse et de conseil a mis l’Algérie dans un panier contenant l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, la Somalie et le Yémen. C’était, on l’aura compris, pour risque terroriste, à cause de l’attaque de Tiguentourine qui avait propulsé l’Algérie à la une de l’actualité internationale. Mais cela n’a pas empêché Hugh Robertson, le ministre d’Etat britannique aux Affaires étrangères chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, de déambuler dans Alger, il y a quelques jours. C’est dire la légèreté des critères de Maplecroft. En fait, le classement des pays établi par Maplecroft, pour n’importe quel domaine, n’obéit à rien d’objectif.
K. M.
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