Pénurie de pain dans la ville de Ghardaïa
Les habitants de la ville de Ghardaïa se sont réveillés difficilement aujourd’hui après une nouvelle nuit très mouvementée. Les séquelles de ces affrontements qui rythment la vie dans la vallée du M’zab sont encore visibles sur les grandes artères et les quartiers les plus touchés par les heurts entre jeunes malékites et ibadites. Les commerces sont restés fermés. Et même les boulangeries n’ont pas travaillé. Ainsi, le pain industriel se fait très rare. Il y a cependant quelques épiciers qui ont ouvert quelques heures dans la journée avant de baisser rideau par peur d’être attaqués. Aux rues désertes, Ghardaïa ressemble à une ville fantôme. Les habitants ainsi que les écoliers sont restés chez eux malgré un impressionnant dispositif de sécurité, assuré à la fois par la police et la gendarmerie. Les affrontements de ces dernières 72 heures se sont soldés par un mort et des dizaines de blessés. Ils ont également occasionné d’importants dégâts matériels.
Un imposant dispositif sécuritaire déployé à Ghardaïa
Un imposant dispositif de forces de l’ordre et antiémeute a été déployé dans différents quartiers de Ghardaïa, pour mettre fin aux affrontements récurrents entre groupes de jeunes, a constaté aujourd’hui lundi un journaliste de l’APS. Après les heurts enregistrés dimanche qui ont fait un mort et dix blessés, dont trois policiers, un impressionnant renfort des forces de sécurité a quadrillé les différents points chauds de Ghardaïa afin de rétablir le calme dans la région. Des rixes sporadiques sont enregistrées dans certains quartiers de la ville où les tensions entre groupes de jeunes restent vives. Pour la journée de lundi, les scènes d’affrontement entre groupes de jeunes des deux communautés (malékite et ibadite) ont touché des quartiers auparavant épargnés par ces événements, tels que Bouchène, Beni-Isguen, El-Chaâba, Touzouz, Ben Smara, Sidi-Abbaz et les quartiers situés sur les hauteurs de Ghardaïa (Bouhraoua). Une trentaine de locaux commerciaux et d’habitation, ainsi que des palmeraies et jardins, ont été saccagés et pillés avant d’être incendiés par les antagonistes durant les journées de dimanche et de lundi, a-t-on constaté. Les émeutiers ont dressé des barricades dans différents certains quartiers de la ville, en utilisant de pneus, de grosses pierres et autres objets, empêchant ainsi le trafic routier, particulièrement les transports urbains et le transport scolaire et universitaire. Les forces de l'ordre se sont notamment déployées devant les édifices publics et privés afin de les préserver. L’ensemble des commerces, des établissements scolaires et des administrations sont fermés dans les quartiers de la ville théâtre des violences, et les rues désertées sont devenues de véritables dépotoirs, en l’absence des services de collecte des déchets ménagers.
Sonia B./Agence
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