Atteintes aux libertés en France : une manifestation contre «le système oligarchique»
La France s’apprête-t-elle à vivre un mouvement pré-insurrectionnel semblable à ceux qu’a connus la région arabe ces trois dernières années ? Fait inédit dans ce pays où le malaise social se fait de plus en plus sentir : plusieurs organisations civiles ont lancé un appel pour une grande manifestation le 26 janvier prochain à Paris pour exprimer le ras-le-bol des citoyens sur leur situation sociale, mais aussi sur les atteintes à la liberté et le déni de démocratie dans leur pays, en allusion certainement aux persécutions exercées contre l’humoriste Dieudonné qui continue à alimenter la polémique. Baptisée «Jour de colère», cette initiative rassemble des organisations issues de la société civile n’ayant aucune attache partisane, et préférant pour l’instant garder l’anonymat. Ce collectif appelle à manifester également contre le matraquage fiscal, la misère paysanne, le chômage, l’insécurité, la faillite de l’éducation nationale, la destruction de la famille et le mépris de l’identité française. Dans un communiqué diffusé sur son site internet, le collectif s’en prend au gouvernement français qu’il accuse de «semer la zizanie et créer les divisions», rappelant l’antécédent créé par le Conseil d’Etat sur sa décision avalisant l’interdiction du dernier spectacle de Dieudonné à Nantes. «C’est le gouvernement qui trouble l’ordre public, en pratiquant un deux poids, deux mesures éhonté», s’indigne-t-il. A travers cette décision, c’est tout l’appareil de l’Etat qui est stigmatisé : «Des maires, des députés, des sénateurs, les ministres et le président ne cachent plus le mépris qu’ils ont du peuple, et police, justice et institutions sont aux ordres d’une clique et non plus de la nation – une nation où les libertés sont de plus en plus étouffées, les promesses de plus en plus mensongères et le péril de plus en plus certain». Dans le même sillage, les signataires de l’appel dénoncent ce qu’ils qualifient de «délire totalitaire où les partisans du bien ont forcément raison contre tous les autres Français». Ils pointent du doigt une «oligarchie qui se sert de l’Etat pour imposer son autorité au peuple».
R. Mahmoudi
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