La comédie a trop duré
Par Meriem Sassi – Les candidats déclarés n’ont pas attendu le signal officiel de l’ouverture de la campagne électorale, le 23 mars prochain, pour se mettre de l’avant, sans vraiment être écoutés pour la plupart par les futurs électeurs, en majorité sans appartenance politique, attendant avec de plus en plus de curiosité – à défaut d’un réel intérêt pour l’échéance d’avril – que le voile soit levé sur le principal candidat qui briguera le prochain mandat. Bouteflika va t-il briguer un quatrième mandat ? Sellal sera-t-il chargé de la mission délicate de suppléer au président malade ? Un outsider est-il «caché» en attendant le moment opportun ? Autant de questions qui rendent les annonces formelles préparant le prochain scrutin presque inaudibles, l’essentiel n’ayant pas été dit sur les véritables desseins du pouvoir. Contrairement à sa première élection, Bouteflika avait attendu les dernières semaines précédant le scrutin, en 2004 et en 2009, pour se déclarer officiellement. Le scénario se répétera-t-il en 2014 ? Pour le moment, les responsables du ministère de l’Intérieur se contentent de dérouler le programme de travail de l’administration faisant fi de tous ces questionnements. «Il y a un calendrier électoral qui découle de la convocation du corps électoral et, à partir de là, commence la première étape consistant à permettre aux postulants à la candidature de procéder au retrait des formulaires», explique-t-on au département que dirige Tayeb Belaïz, qui rappelle que les postulants «ne sont candidats à la magistrature suprême qu'une fois que le Conseil constitutionnel aura statué sur leurs dossiers dix jours après leur dépôt», ajoutant que «tout est finalisé pour agencer tous les segments de la préparation de l'élection présidentielle d'avril 2014». On saura dans les quelques semaines à venir si les entreteneurs du long suspense et les manipulateurs zélés s’acharneront à convaincre le président épuisé à faire durer cette comédie fondée sur l'intrigue et le quiproquo, et qui n’a que trop duré.
M. S.
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