«Tout simplement, Moi» : un hymne à la liberté
Kacem Issad, né à Oran, est un poète plein de sensibilité. Amoureux de littérature, de poésie et d’histoire dès son jeune âge, chose qui lui a été inculquée par son grand-père paternel, il est très passionné par le devenir des Berbères au Maghreb. Après des études universitaires en sciences économiques, il a rejoint le centre de recherche en anthropologie. Actuellement il est cadre supérieur dans une banque publique. Il vient de publier aux éditions Edilivre un recueil de poésie contemporaine, Tout simplement, Moi, structuré en trois parties :
Mon identité : Amin Maalouf avait dit : «Rien n’est plus dangereux que de chercher à rompre le cordon maternel qui relie un homme à sa langue lorsqu’il est rompu, ou gravement perturbé, cela se répercute désastreusement sur l’ensemble de la personnalité.»
Ma famille : La famille est le noyau de toute civilisation et la base de la société. L’auteur rend un bel hommage à son grand-père paternel en mettant sa photo en train de lire le journal sur la couverture du recueil.
La vie et ses acteurs : La vie est une pièce théâtrale où chacun de nous joue un rôle. Ce rôle peut être un rôle principal, secondaire ou le rôle d'un simple figurant. C'est à nous de choisir.
«Ce recueil est un hymne à la liberté qui je le souhaite contribuera à faire bouger les choses, à faire diluer les stéréotypes et à faire sortir notre société de sa léthargie», confie le poète.
R. C.
Quelques extraits du recueil :
La vie
La vie est drôle parfois joyeuse,
Et parfois rageuse.
Elle vous attire, elle vous séduit,
Et à la fin elle vous détruit.
La vie est une mante religieuse,
De ses prétendants elle se nourrit.
La vie est vraiment hargneuse,
De ses atouts elle est munie.
Elle vous attire elle vous envoûte,
Avec ses chants elle vous enchante.
Et avec tous ses sortilèges,
Vous êtes pris au piège.
Société
Ce petit monde,
Cette société immonde,
Infâme,
Sans âme,
Où je suis né,
Moi l’aîné,
Elle se prélasse,
Cette société et moi je me lasse,
De cette vie,
De ces mensonges qui m’ont pourri la vie,
À vie,
Pour la vie.
Oui, je me lasse de cette société où le mensonge on l’acclame,
Puis on le proclame,
Où la vérité on la hue,
Puis on la tue.
Oui, je me lasse de cette société qui s’autodétruit,
Pour faire plaisir à autrui,
Alors société tu mourras,
Je te juge que tu mourras,
Demain ou après-demain,
Tu mourras de tes propres mains.
Le Fanatique
Le fanatique ce seigneur
De la terreur.
Le fanatique cet aveugle, ce fou à cent pour cent,
Qui aime faire couler le sang.
Le fanatique ce sourd à la raison,
Qui croit avoir raison.
Le fanatique cette tare congénitale,
Qui aime faire que du mal.
Le fanatique cet esprit fallacieux,
Qui se dit représentant des dieux.
Le fanatique ce briseur de songes,
Par ses mensonges.
Le fanatique cet ennemi de la lumière,
Qui aime tout faire taire.
Le moribond
Cet homme qui attend de faire le grand saut,
Le grand bond,
Ce moribond,
Qui noie son chagrin,
Dans le vin.
Il arrive au virage
De sa vie qui lui paraît maintenant comme un mirage.
Qu’importe le nombre d’années qu’il a vécu,
Dans ce ring qu’est la vie puisqu’il va en sortir vaincu.
Il est dans la salle d’attente pour faire le grand bond,
Ce voyage dans l’inconnu, ce moribond.
Le film de sa vie devant lui défile
Cette vie qui tient maintenant qu’à un fil.
Ni pouvoir, ni trésor, ni royaume, ni festin
Ne pourront diluer son chagrin,
Ce moribond,
Qui attend le grand saut, le grand bond.