Absurde et peu crédible
Par Kamel Moulfi – Lassés du suspense entretenu autour de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, les Algériens qui s’intéressent à la préparation de l’élection présidentielle du 17 avril s’amusent maintenant à commenter le nombre de postulants qui ont retiré les formulaires de signatures. Il a atteint, hier, et pourrait dépasser – pourquoi pas ? –, le nombre record de 85. Cela ne signifie nullement qu’aucune attention n’est plus prêtée aux échos qui parviennent de la Présidence ; d’ailleurs, très peu d'informations filtrent en dehors des rumeurs, mais l’attraction est aussi du côté du ministère de l’Intérieur qui donne le compte de ceux qui retirent les formulaires de signatures pour tenter d'être président de ce pays. La masse de postulants déjà enregistrés peut avoir un effet d’entraînement et porter leur nombre à un niveau jamais imaginé. Si le but est de créer un nouveau motif d’intérêt pour la présidentielle, il est atteint. Saïdani, qui parle actuellement au nom du FLN, pour répéter que Bouteflika est candidat, ne fait plus sensation même quand il anticipe sur le verdict des urnes et le donne vainqueur le 17 avril. En exagérant de la sorte, il rajoute à l’absurdité de son discours et enlève, évidemment, le peu de crédibilité qu’il peut avoir. Par contre, la tripartite «sociale» prévue pour la fin de l’année passée puis reportée de jour en jour, pourrait faire son entrée dans le contexte préélectoral et, selon le sort qui lui est réservé et les annonces qu'elle fera, servir ou desservir la machine du pouvoir qui peine à se mettre en place à cause de l’incertitude sur la décision que tarde à prendre Abdelaziz Bouteflika. Une masse électorale non négligeable est concernée par ce que discutera et ce qui sortira de la rencontre entre le gouvernement, le syndicat et le patronat. L’exercice est périlleux, travailleurs et patrons ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde particulièrement sur la question du fameux article 87 bis. Fait significatif : l’UGTA a proclamé son soutien à Bouteflika pour un quatrième mandat ; le patronat, très divisé, on le sait, n’a encore rien dit.
K. M.
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