Présidentielle : Benflis met en garde Medelci devant les journalistes
Ali Benflis a déposé ce matin son dossier de candidature à la présidentielle au Conseil constitutionnel. Devant le président du Conseil, Mourad Medelci, le candidat Benflis a relevé les dépassements du clan présidentiel notamment en matière de collecte de signatures. Avant d’apposer sa signature sur la demande de dépôt, le candidat Benflis a mis en garde d’un ton grave le président du Conseil constitutionnel quant aux dérives des soutiens du candidat Bouteflika qui usent de moyens illégaux pour faire campagne. A commencer par l’opération de collecte de signatures émaillées, atteste-t-il, de nombreuses irrégularités. Ali Benflis a ainsi protesté officiellement auprès du président du Conseil constitutionnel sur l’utilisation illégale du fichier de l’état civil, considérant que les auteurs de ces dépassements auraient été traduits devant les tribunaux si la justice était indépendante. Ali Benflis assure qu’il ne va pas se taire et qu’il défendra par tous les moyens pacifiques ses droits et les voix des citoyens qui placeraient leur confiance en lui. Il a ainsi pris à témoin l’opinion publique et averti le président du Conseil constitutionnel. «Ceux qui veulent voler les voix du peuple, je les mets en garde. Car les Algériens ne vont pas se laisser faire», a-t-il clamé, avant d’enchaîner d’un ton ironique : «Nos 150 000 formulaires de signatures de citoyens sont authentiques. Nous n’avons pas recouru aux registres de l’état civil. Nous n’avons pas falsifié ni triché. Nous dénonçons ici et avec vigueur ceux qui l’ont fait, car ils ne font pas honneur ni à la politique ni au pays.» L'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, principal challenger d’Abdelaziz Bouteflika qui brigue un 4e mandat, a attesté que les fichiers de l’état civil ont été bel et bien utilisés pour collecter les fameuses quatre millions de signatures versées dans le dossier de candidature du président-candidat. «Je suis conscient que cet acte ne représente qu'une étape dans le long processus de l'élection présidentielle du 17 avril et dont la crédibilité ne peut être assurée que par une participation forte et effective et un scrutin transparent et régulier», a-t-il précisé devant la presse, assurant qu’il est là en «libérateur» du peuple de l’autoritarisme. «J'ai décidé de participer tout en comprenant les motivations et préoccupations de ceux qui appellent au boycottage ou de ceux qui ont renoncé à prendre une part active dans la vie politique de notre pays parce qu'ils sont révoltés par les attitudes de mépris, d'arrogance, de viol de leur conscience et de confiscation de leur volonté», a-t-il souligné dans sa déclaration distribuée aux journalistes à l’entrée du Conseil constitutionnel. M. Benflis, 69 ans, dit qu’il est déterminé à se battre jusqu’au bout et à surtout défendre les voix de ses électeurs. Par cette sortie, Ali Benflis élève le ton et menace ceux qui préparent selon lui une fraude à grande échelle en faveur du président candidat.
Sonia B.