La wilaya de Béjaïa pratiquement coupée du reste du pays
Toutes les voies menant vers la ville de Béjaïa étaient coupées, aujourd’hui mardi, depuis 8h du matin. Les habitants du village d’Amsiwen, commune de Timezrtit (35 km au sud du chef-lieu de wilaya), ont fermé la RN26 reliant Béjaïa à Alger à deux endroits différents, et bloqué même la voie ferrée au niveau de la ville d’El-Kseur. Les voyageurs étaient obligés de rebrousser chemin, au milieu d’immenses bouchons qui s’allongeaient sur plusieurs kilomètres. Les citoyens contestataires disent avoir eu recours à la fermeture de la route nationale et du chemin de fer par désespoir, après les promesses récurrentes des autorités du raccordement de leurs foyers au réseau de gaz. Ces événements viennent alourdir le climat particulièrement tendu qui règne depuis quelques semaines à Béjaïa et dans toute la vallée de la Soummam, avec des mouvements de protestation sociale quasi quotidiens, qui commencent à se greffer à des revendications plutôt politiques, avec la résurgence de tous les vieux slogans hostiles au pouvoir en place brandis durant les événements de 2001-2002. D’aucuns, à Béjaïa, n’écartent pas un lien entre l’exacerbation des tensions sociales et les tiraillements politiques actuels liés à l’élection présidentielle. En moins d’une semaine, les lycéens, puis les gardes communaux, et enfin les étudiants de l’université de Béjaïa ont porté leurs revendications dans la rue, avec des risques de débordements imparables.
Rabah Aït Ali