Médiations
Par Kamel Moulfi – Est-ce vraiment le hasard qui a fait passer dans l’actualité nationale, en parfaite simultanéité, deux démarches de médiation, l’une à l’intérieur du pays, pour laquelle le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est déplacé à Ghardaïa, et l’autre, à caractère externe, objet d’une réunion à Alger, sous les auspices de notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra ? Tout le monde l’aura compris, il s’agit dans les deux cas de prévenir des conflits qui portent préjudice à l’Algérie et qui exigent, sur l’un, de faire appel au sentiment national, et sur l’autre, de mettre en œuvre toute l’expérience de la diplomatie algérienne. Il est évident que les deux cas ne sont pas de même nature, leur similitude est limitée à leur proximité et au risque de leur impact potentiellement déstabilisateur sur notre pays. A Ghardaïa, ce n’est pas la première fois que le Premier ministre tente de faire admettre la voie du dialogue sur celle de la confrontation. Celle-ci a causé d’énormes dégâts et de nombreuses victimes dans une spirale de la violence qui a semblé à un moment incontrôlable. Comme dans un incendie sur lequel on a tardé à intervenir et dont le feu n’a pas été totalement éteint, conservant des foyers intacts à partir desquels il reprend, les relations entre les communautés malékite et ibadite n’en finissaient pas de se dégrader au point où le désespoir s’est emparé des plus sages de la région qui ne voyaient plus l’issue. En décidant de rétablir l’autorité et la crédibilité de l’Etat tout en favorisant le dialogue et la concertation, les meilleures conditions ont été créées pour faire aboutir la démarche de médiation. Sans lien avec ce fait, le processus engagé à Alger visant à aider les protagonistes de la crise qui frappe, à nos frontières, le nord du Mali, dans la perspective du lancement du dialogue inter-malien, procède de la même intention : garantir la quiétude des Algériens. Dans les deux cas, le même principe est en œuvre : chaque pays doit gérer ses propres affaires sans ingérences extérieures.
K. M.
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