La justice espagnole assène un sérieux camouflet au Maroc
La Cour suprême espagnole vient d'assener un sérieux camouflet au Maroc dans sa prétention à étendre sa souveraineté au Sahara Occidental. Le Maroc n’a aucun droit sur le territoire du Sahara Occidental dont l'Espagne continue d'être la puissance administrante de jure, sur la base des résolutions des Nations unies. C’est ce qui ressort de la décision de la Cour suprême espagnole, prise en séance plénière, de poursuivre l'enquête sur le meurtre du citoyen hispano-sahraoui Baby Hamdi Boujemaa, assassiné par la police marocaine le 8 novembre 2010 à El-Ayoun lors du soulèvement populaire de Gdeim Izik organisé par plus de 20 000 citoyens sahraouis pour revendiquer leurs droits sociaux. Le juge espagnol Pedro Rubira considère que le Maroc n'est pas compétent pour mener l'enquête sur une affaire qui a eu lieu en dehors du territoire sous sa juridiction. La procédure, également chargée par le juge Moreno, a commencé à partir d'une plainte déposée par le frère du défunt et la Ligue espagnole des droits de l'Homme. Après ce nouveau rappel lancé par la Cour suprême espagnole, que faut-il de plus au Makhzen pour se soumettre à la vérité et reconnaître le droit des Sahraouis à leur Etat indépendant ? La souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental n'est reconnue par aucun pays au monde, y compris la France et les Etats-Unis qui sont pourtant les alliés historiques du Maroc. Seuls les citoyens marocains nagent dans un rêve d'aventure coloniale dont le scénario inspiré par le Makhzen a été écrit par la MAP. Tous ceux qui connaissent la question sahraouie admettent que le Sahara Occidental a droit à l'indépendance et, en attendant, ils considèrent que les droits de l'Homme doivent être respectés dans ce territoire occupé par le Maroc. Le peuple sahraoui a le droit de disposer librement de lui-même. Dernièrement, dans sa résolution qui a prorogé le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso), le Conseil de sécurité a appelé à la poursuite des négociations entre le Maroc et le Front Polisario «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental dans le contexte d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies». Mais le Makhzen persiste à faire la sourde oreille.
Kamel Moulfi