Prix de l’Organisation des Nations unies pour le service public 2014 : l’Algérie obtient un zéro pointé
L'ONU a publié la liste des quatre gagnants du Prix des Nations unies pour le service public 2014, attribué selon les thématiques à quatre pays membres de l’organisation. Sur les quatre prix décernés, les pays africains n’ont pu rafler que deux, les deux autres n’ont tout simplement pas été attribués, puisque les experts onusiens ont estimé qu’aucun pays du continent n’a fourni les efforts nécessaires pour les mériter. Et si le Maroc s’en tire à bon compte en s’adjugeant le prix du meilleur pays africain pour la «promotion de l'égalité des prestations du service public», et l’Afrique du Sud celui de la catégorie «amélioration de la prestation des services publics», l’Algérie ne figure nullement dans le tableau d’honneur. Les autorités ont pourtant fait de ce dossier un des chevaux de bataille du gouvernement ces dernières années, au point de créer un ministère spécialement dédié à l’amélioration du service public. Visiblement, cela n’a pas suffi pour prétendre figurer dans le rapport onusien, une organisation qu’on ne peut pas accuser de partialité. Il est vrai que le niveau des services publics en Algérie est tellement exécrable que tous les efforts fournis depuis des années pour les améliorer n’ont pas contribué à corriger une image ternie par une bureaucratie à la peau dure. Si l’ONU a mis en place un système de récompense, c’est pour encourager, justement, à améliorer les prestations servies aux citoyens par l’Etat et ses démembrements. Mais, en Algérie, la bureaucratie s’est tellement enracinée dans les esprits des agents de l’administration que, quelles que soient les mesures prises, le niveau du service public demeurera et pour longtemps au bas de l’échelle. Le Maroc, lui, a réussi à devenir un habitué du prix attribué chaque année par les Nations unies, puisqu’il s’est déjà vu décerner la récompense grâce, entre autres, au «régime collectif d'allocation de retraite» ou à son initiative de «renforcement de l'intégrité dans la prévention et la lutte contre la corruption dans la fonction publique», et a partagé la deuxième place avec le Botswana pour ce qui est de la «participation du gouvernement à la promotion des approches de l'ère de l'information pour les codes QR» (Quick Response, ndlr) mis par l'Agence urbaine de la ville d’Essaouira. Les discours démagogiques ne bernent personne. Et le citoyen n’a même pas besoin de consulter les rapports onusiens pour s’apercevoir de l’immense retard de l’Algérie dans ce domaine. Des pays africains très pauvres ont établi des cartes d’identité et des permis à puce depuis des années, alors que l’administration locale algérienne en est encore au papier et à la plastification manuelle. Une honte !
Amine Sadek