Les universités nord-africaines à la traîne dans le monde
Aucune université algérienne, tunisienne ou marocaine ne figure dans le nouveau classement des 1 000 meilleures universités dans le monde, établi par le Centre des classements mondiaux des universités (Center for World University Rankings, CWUR). Après le classement semi-annuel de Cybermetrics, publié début juillet, le classement CWUR vient, ainsi, confirmer la mauvaise performance des universités algériennes et même maghrébines dans le monde, incapables, selon toute vraisemblance, à se hisser au rang des établissements universitaires les plus compétitifs en termes de production scientifique. Cette contre-performance peut être considérée comme un pied de nez aux autorités universitaires qui tablaient il y a quelques années sur la réalisation d’objectifs, visiblement trop ambitieux en matière de présence universitaire algérienne à l’international. Le directeur général de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafid Aouarag, fixait, en 2011, le but à atteindre dans ce dossier. «La tutelle a engagé des réformes qui permettront à l’université algérienne de se classer parmi les 500 premières universités dans le monde dans cinq ans», avançait-il, pince sans rire. C’était donc en 2011. Là nous sommes en 2014 et nous n’arrivons même pas à se frayer un chemin parmi les 1 000 meilleures universités du monde. De là à ambitionner de faire figurer au moins un établissement dans le classement mondial des 500 universités les plus performantes, il y a, sans aucun doute, là un pas que rares sont ceux qui pourraient le franchir. Mais au-delà de l’Algérie, c’est toute l’Afrique du Nord qui se trouve hors du classement mondial. Certains pays arabes, l’Arabie Saoudite et l’Egypte notamment, arrivent à tirer leur épingle du jeu. Ces deux pays ont, en effet, pu placer quatre établissements universitaires chacun dans ce Top 1 000 des meilleures universités. L'université saoudienne du roi Saoud, considérée comme la meilleure université arabe, pointe à la 420e place, suivie de celle du Caire à la 820e place et de celle des Emirats Arabes Unis (924e). La présence des universités saoudiennes est, pour les observateurs, une confirmation de leur qualité déjà constatée dans d'autres classements. En 2013, quatre universités saoudiennes ont été classées dans le Top 500 du prestigieux Academic Ranking of World Universities – ARWU de l'université de Jiao Tong (Shanghai) qui fait autorité dans le monde universitaire. Ce classement prend en compte, indique-t-on, la performance des universités sur la base du nombre de prix Nobel, de médailles Fields et nombre de publications dans des revues spécialisées. La King Saud University a été classée à 152e place, la King Abdulaziz University à la 201e, la King Fahd University of Petroleum & Minerals à la 301e et la King Abdullah University of Science and Technology à la 401e. Ces classements traduisent, selon les experts, la réalité d’un investissement conséquent de la part des Saoudiens dans le domaine du savoir. Les mêmes remarques valent pour l’Iran et la Turquie, où la qualité de certaines universités est reconnue. Dans le classement du Center for World University Rankings, CWUR, on trouve dix établissements turcs avec à leur tête la Middle East Technical University à la 396e place tandis que l'université d'Istanbul apparaît au 602e rang. L'université de Téhéran, elle, figure à la 749e place. Le haut du classement 2014 est dominé sans surprise par les Etats-Unis : l'université de Harvard est à la première place, suivie de celle de Stanford, deuxième, et du Massachusetts Institute of Technology. 15 des 20 premières universités dans le monde se trouvent aux USA. Au total, 229 universités américaines figurent dans cette liste, ce qui met les Etats Unis à la première place, suivis de la Chine (84), du Japon (74), du Royaume-Uni (64) et de l'Allemagne (55). Pour établir ce classement, le CWUR prend en compte la qualité de l'éducation, mesurée grâce au nombre de prix, de récompenses et de médailles remportés sur le plan mondial par les diplômés d'une université, le taux de recrutement des diplômés d'une université, la qualité des facultés, le nombre de publications scientifiques produites chaque année, l'influence de l'établissement ainsi que le nombre de brevets internationaux déposés.
Amine Sadek