Un expert français : «Air Algérie est une compagnie sérieuse»
La compagnie nationale Air Algérie ne semble avoir commis aucune erreur qui eût pu conduire à l’accident de l’avion qu’elle a affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair. En effet, tous les indices montrent que le recours à ce partenaire ibérique répondait aux exigences requises pour la sécurité des passagers. Des sources concordantes affirment que l’avion qui s’est écrasé au nord du Mali, dans le vaste désert de Gao, était également affrété par le Real Madrid, le richissime club de football espagnol. D’un autre côté, les autorités aéronautiques françaises ont précisé que l’avion en question avait subi un contrôle complet en France et qu’il était apte à voler. En outre, l’avion affrété par Air Algérie, bien qu’il ne soit pas de la dernière génération, comme les acquisitions récentes de la compagnie aérienne nationale, est néanmoins sorti d’usine en 1996 et n’appartient donc pas à la toute première génération des DC-9 qui ont connu beaucoup de problèmes techniques, si bien que la grande majorité de ces appareils a été retirée de la circulation. Dans cet accident qui a coûté la vie à 116 passagers, dont six membres d’équipage espagnols, l’Algérie n’est citée que dans la mesure où l’avion a été loué par la compagnie nationale algérienne et que le vol devait relier Ouagadougou à l’aéroport international d’Alger. Aussi bien le pilote que le personnel naviguant commercial (PNC) étaient de nationalité espagnole. Néanmoins, l’affrètement d’avions par Air Algérie durant la saison estivale et pour desservir la zone pétrolière de Hassi-Messaoud a souvent été source de polémique, bien que celle-ci ne soit pas médiatisée. Des cadres de compagnies pétrolières nationales nous ont affirmé qu’Air Algérie avait tendance à affréter des avions auprès de compagnies privées turques. Des avions pas toujours récents et dont les membres d’équipage ne parlent ni l’arabe ni le français. Une situation qui peut s’avérer périlleuse si un incident venait à se produire à bord ou en cas de nécessité d’évacuation de l’appareil. Un autre problème a été soulevé par des usagers de la compagnie nationale ; celui de l’absence totale d’information sur la compagnie auprès de laquelle l’avion à bord duquel ils s’apprêtent à embarquer a été affrété. Tout le monde aura remarqué, en effet, que les avions loués sont peints en blanc et ne comportent pas le sigle d’Air Algérie, hormis l’immatriculation obligatoire de l’aéronef que seuls les initiés savent «déchiffrer». Un expert aéronautique français a affirmé, hier, sur une chaîne de télévision française, comme pour lever toute équivoque, qu’Air Algérie était une compagnie «sérieuse» et qu’elle faisait partie des compagnies qui ont enregistré le moins d’accidents dans le monde durant les quarante dernières années. «Malgré toutes les critiques qui peuvent être faites à l’encontre de la compagnie aérienne nationale, celle de la négligence ne peut en aucun cas figurer sur la liste des nombreux reproches liés à la qualité des services, au manque d'entretien à l'intérieur de la cabine et aux retards», a déclaré une source proche de la compagnie à Algeriepatriotique. L’Algérie a fait un effort monumental ces dernières années pour renouveler sa flotte qui en fait une des plus modernes au monde. Plusieurs nouveaux appareils ont été commandés et devront être réceptionnés bientôt pour compléter le nombre d’avions de nouvelle génération dont la compagnie nationale est dotée.
Karim Bouali