En excluant toute intervention hors des frontières : l’Algérie apporte un soutien décisif à ses voisins

Face à l’accroissement de la menace terroriste provenant de son voisinage direct, l’Algérie prend toutes les dispositions nécessaires pour empêcher que des groupes armés, profitant de la situation chaotique en Libye, ne traversent les fontières. Les unités de l’ANP sont depuis longtemps en état d’alerte le long des frontières, alors que la coopération sécuritaire a été renforcée avec les pays voisins. Sauf que l’ANP, très soucieuse du respect de sa doctrine qui lui interdit toute intervention hors des frontières, n’a jamais répondu aux appels pressants de Tripoli pour s’engager directement dans la lutte contre les groupes terroristes sur le territoire libyen. Hormis des opérations secrètes, comme l’exfiltration de la famille Kadhafi en 2011, puis des ressortissants algériens bloqués à Tripoli, au début de l’année, Alger n’a, à aucun moment, manifesté une volonté de s’immiscer dans les affaires internes de la Libye. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé cette position doctrinale lors de sa visite aux Etats-Unis, en réponse à des rumeurs relayées par certains médias internationaux sur l’imminence d’une intervention de l’armée algérienne pour traquer les terroristes en Libye. Cela n’empêche pas l’Algérie d’être présente dans cette guerre contre le terrorisme qui constitue une menace pour la sécurité du pays, en apportant notamment un soutien logistique de plus en plus important à l’armée tunisienne, comme l’a révélé le site d’information français Mondafrique. Ces fournitures d’armes ont été effectuées en exécution de l’accord qui a été conclu entre le Premier ministre algérien et son homologue tunisien le 22 juillet dernier à Tébessa. Ces armes, dont des missiles air-sol de fabrication russe, vont servir à combattre les groupes terroristes qui infestent notamment le sud et le sud-ouest de la Tunisie. L’Algérie a démontré qu’elle restait incontournable dans toute stratégie de lutte contre le terrorisme dans la région. C’est pourquoi toutes les puissances mondiales ou régionales demandent de plus en plus à l’associer dans leurs plans de lutte. C’est le cas de l’Egypte qui, depuis longtemps, attend un feu vert de l’Algérie pour intervenir en territoire libyen, transformé en base arrière des groupes armés qui ciblent ce pays par des attaques terroristes meurtrières. Dans sa guerre contre le terrorisme tentaculaire qui la cerne de toute part, l’Egypte est de plus en plus tentée par une intervention militaire. Dans une récente déclaration, l’ex-secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui est souvent présenté comme la voix officieuse du pouvoir en place, a rappelé cet impératif pour l’Egypte de déclencher une opération militaire en Libye, seul moyen, pour lui, d’endiguer ce péril qui guette son pays. «La situation en Libye est une préoccupation majeure pour l'Egypte, les pays voisins de la Libye et le monde arabe dans son ensemble», a-t-il dit. Il a appelé à «un large débat public afin de sensibiliser l'opinion publique aux risques, afin d'être soutenus au cas où nous devrions exercer notre droit à l'autodéfense». La déclaration a été, certes, démentie par le porte-parole du gouvernement égyptien, mais les observateurs de la scène régionale ne se sont pas empêchés d’y voir un partage de rôle pour préparer l’opinion à une telle éventualité. Pour l’analyste égyptien Ashraf al-Shérif, professeur de sciences politiques à l'université américaine du Caire, ce scénario n'est pas à exclure : «Il n'est pas impossible que l'Egypte, avec l'assentiment des militaires algériens, s'engage en Libye», a-t-il déclaré à l’hebdomadaire français Le Point. Les Egyptiens ont-ils demandé ce fameux «quitus» algérien pour s’y engager ?
R. Mahmoudi
 

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