Société Générale et CIC bloquent des dons destinés à Ghaza
Si Israël tue à Ghaza en larguant des bombes, d’autres, ailleurs, le font autrement. C’est le cas de deux banques françaises, Société Générale et CIC en l’occurrence, qui se sont distinguées par leur décision inexplicable et injustifiée de fermer, brutalement, les comptes d’une ONG très connue en France et partout dans le monde pour ses œuvres humanitaires. Il s’agit de BarakaCity qui collecte, depuis le début de l’agression israélienne contre Ghaza, des dons pour les envoyer à la population qui vit le calvaire sous les bombardements israéliens. Rien ne peut justifier une telle décision qui prive non pas l’association de son argent, mais la population de Ghaza des dons fournis par des citoyens français, humains et bienfaiteurs, qui œuvrent, à leur manière, à aider les Palestiniens dans cette difficile et dure épreuve qui leur a été infligée par les sionistes. Depuis quatre jours, cette ONG musulmane qui mène des actions humanitaires partout dans le monde ne peut plus accéder à ses comptes ouverts dans ces deux banques, lesquelles craignent visiblement les représailles des sionistes qui contrôlent le monde de la finance. Dans une déclaration mise en ligne sur son site, BarakaCity ne cache pas «sa profonde colère» quant à cet acte qui ne trouve aucune explication raisonnable. Cela d’autant plus que cette ONG qui est allée jusqu’en Birmanie pour sauver des vies humaines est connue pour sa transparence. Elle présence des bilans comptables clairs et validés par un commissaire aux comptes. Elle se dit «victime» d'une clôture brutale et injustifiée de ses comptes, accompagnée d'un silence total pour l'ensemble de ses clients. Cette association est aussi connue pour ses positions et son engagement à défendre les opprimés victimes du silence de certains gouvernements dans des pays où les droits fondamentaux à la sécurité ne sont pas respectés. «D'autres journalistes se posent des questions sur nos "pratiques" religieuses et notre degré (rigoriste, islamiste, pacifiste…), enfin plein de "istes" qui nous donnent des pistes sur le climat. A chacun ses valeurs, certaines ONG défendent des valeurs chrétiennes, nous défendons des valeurs islamiques», souligne cette ONG qui est acculée par les milieux pro-sionistes français pour avoir voulu aider la population de Ghaza. BarakaCity ne défendrait que les «musulmans», accuse-t-on. «Comme expliqué à un journaliste de l'AFP qui nous demandait pourquoi BarakaCity ne défendait que les Centrafricains musulmans, c'est une réponse que tout le monde doit lire et comprendre : les revendications constatées par les ONG qui nous ont précédés comme Amnesty International ou Human Rights Watch stipulent dans des rapports que la volonté des anti-balaka n'est que de tuer des musulmans, nous parlons encore d'épuration ethnique. Notre travail est de nous ranger du côté des victimes, et ici, malheureusement, les victimes sont majoritairement musulmanes», a-t-elle répliqué, expliquant qu’elle intervient auprès des populations minoritaires victimes de la pauvreté ou de conflits comme les Rohingyas, le peuple syrien, les Ghazaouis, les Centrafricains… «C'est sans rappeler qu'en octobre, l'association était l'une des seules ONG islamiques à s'être engagée directement auprès des nécessiteux du Congo lors des bombardements du M23 à Goma ». BarakaCity rappelle ses premiers pas humanitaires qui se sont faits dans un pays majoritairement animiste et chrétien, «des populations que nous avons aussi aidées, notamment dans la région de la Kara ou Dapaong». Elle se dit «scandalisée» par le fait que «ces réactions laisseront sûrement penser à certains que les victimes musulmanes n'ont le droit qu'à des aides sous silence et qu'un soutien révèle une anomalie». Ce triste épisode révèle le vrai visage des propriétaires de ces banques qui financent Israël et qui refusent à une association de collecter des dons pour aider des centaines de milliers d’êtres humains en danger de mort. Le pire est qu’une banque comme Société Générale opère en Algérie où elle engrange des milliards de bénéfices tout en empêchant une aide humanitaire pour Ghaza.
Rafik Meddour