Le roi du Maroc compte sur le Mossad pour conserver son royaume et nuire à ses voisins
On se rappelle des déclarations fracassantes de l’écrivain juif franco-marocain Jacob Cohen. Il avait publié dans son blog un article sur la présence du Mossad au Maroc. Cet article avait suscité des réactions auprès des observateurs politiques, sans faire réagir le sérail du roi. L’auteur avait révélé que le conseiller juif du roi Hassan II, puis de Mohammed 6, André Azoulay, n’était en réalité qu’un espion du Mossad. L’auteur ajoute que le conseiller du roi était déjà un membre de l’organisation des sayanim du Mossad quand il vivait à Essaouira, et que son réseau était très actif. Suite à cette déclaration, les autorités royales ont gardé le mutisme, aucun commentaire n’a été enregistré émanant du sérail. De même, la personnalité ciblée n’a pas réagi. Alors qu’indirectement les autorités de Rabat avaient annulé une conférence qui devrait être organisée par l’écrivain antisioniste Jacob Cohen sur le sujet de la coexistence des juifs et des musulmans au Maroc. Cette annulation a été expliquée par le fait d’éviter d’enflammer le sujet de l’accusation de son compatriote le conseiller du roi. Cette accusation est venue suite à la parution du livre de Jacob Cohen Le printemps des Sayanim. Les sayanim sont les juifs de la diaspora qui, pour des raisons «patriotiques», collaborent à plein temps avec le Mossad et d’autres organismes sionistes. Cela est une règle depuis la création de ce réseau terroriste hébreu, tous les juifs du monde sont recensés comptés et pointés régulièrement, et devront obligatoirement devenir des espions «patriotes» dans les pays où ils se trouvent, en particulier dans les pays du Maghreb, où le sionisme international considère que le grand Israël passe de Jérusalem jusqu’à Casablanca ! Le réseau a été créé dans les années cinquante et a été utilisé dans beaucoup d’opérations des services secrets ou à des fins de propagande, ainsi que pour inciter les juifs à quitter leurs communautés pour venir s’installer comme colons en Palestine. L’infiltration par Israël de la cour royale marocaine n’avait pas comme seul propos de faire partir les juifs du Maroc. Le Mossad voulait aussi influencer la politique d’Hassan II et empêcher tout rapprochement entre lui et l’Egypte de Gamal Abdel Nasser. Récemment, le président israélien Shimon Peres a organisé une réception en l’honneur de l’agent israélien qui avait organisé les premières immigrations de juifs marocains en Israël. David Littman est arrivé au Maroc en prétendant être un clergyman anglais et s’est installé à Casablanca. Il a mis au point une méthode pour transférer les juifs marocains en Israël connue sous le nom d’Opération Mural, qui ciblait des enfants juifs marocains. Littman prétendait organiser des séjours de vacances d’été en Suisse pour les enfants pauvres, mais en fait il les envoyait en Israël. A cette époque, les militants algériens étaient conscients et avaient signalé ce coup fumant au roi Mohammed V, mais la gentillesse du roi avait laissé faire. Pour les observateurs politiques, ce laisser-faire s’est vu récompenser en argent, plus encore durant le règne du roi Hassan II, qui a personnellement supervisé les départs des juifs du Maroc vers Israël. L’auteure française Agnes Bensimon décrit dans son livre Hassan II et les juifs la manière dont le Mossad a initié les négociations avec Hassan II après la mort de Mohammed V. Le nouveau roi a exigé un demi-million de dollars pour faciliter le départ d’un premier contingent de 50 000 juifs, et la même chose pour le contingent suivant. Cela a aussi été révélé par Simon Levy, un des juifs marocains qui a résisté à la pression d’émigrer en Israël et qui est mort il y a deux ans après avoir été un dissident pendant le règne d'Hassan II. L’argent pour le transfert des juifs marocains a été viré par Israël sur des comptes secrets en Suisse, au nom même du roi, semblerait-il. Mais Ahmed Reda Kidira, l’ami du monarque qui a négocié les transactions pour le compte du roi et qui a plus tard été nommé conseiller, n’a pas été oublié. Les opérations lui ont permis de financer son quotidien Les Phares, qui était de fait le porte-parole du palais et dont la spécialité était de dénoncer les critiques du roi. La «guerre des Sables» ou l’agression marocaine contre l’Algérie en 1963 a fourni à Israël l’occasion qu’ils attendaient lorsque Gamal Abdel Nasser s’est rallié à l’Algérie nouvellement libérée contre l’attaque marocaine. Hosni Moubarak était alors chef d’escadrille, son avion a été touché par la DCA marocaine, il a été fait prisonnier pendant plusieurs mois. Les transactions durant cette époque entre Rabat et Tel-Aviv ont été conclues via Téhéran sous les auspices du shah d’Iran. Mais la coopération militaire entre les deux pays a continué. On pense qu’Israël a joué un grand rôle dans la construction du grand mur de sécurité de 2 600 km à l’ouest du Sahara destiné à empêcher les attaques du Front Polisario qui se bat pour l’indépendance de son territoire depuis 1975. Le conflit n’est toujours pas résolu en dépit du cessez-le-feu de 1999. Pendant les six années de guerre qui l’ont précédé, les combattants du Polisario ont souvent pris des armes à l’armée marocaine fabriquées en Israël ou en Afrique du Sud du temps de l’apartheid. La coopération militaire a souvent entraîné une coopération des services secrets, surtout après que le chef du Mossad, Yitzhak Hofi, a organisé une rencontre secrète au Maroc en 1976 entre Hassan II et Yitzak Rabin, le Premier ministre israélien. La collaboration du roi avec Israël qui s’en est suivie a été largement documentée par des écrivains et des dissidents. Selon l’écrivain égyptien Mohamed Hassanein Haikal, dans son livre Kalam fi siyassa (A propos de politique), Hassan II a même autorisé le Mossad à installer des micros dans les lieux du Maroc où se réunissaient les sommets arabes. Le rôle le plus fameux qu’Hassan ait joué cependant, c’est quand il a aidé à l’accord de paix entre l’Egypte et Israël. Israël lui en a été infiniment reconnaissant : il a émis un timbre de commémoration en son honneur à sa mort en 1999. En échange des services du roi du Maroc, Israël et le Mossad l’ont aidé contre ses opposants principalement. On a bien reconnu la main du Mossad dans l’enlèvement et l’assassinat de l’opposant marocain le plus célèbre, Mehdi Ben Barka, à Paris en 1965. On pense aussi que les Israéliens ont alerté le roi sur plusieurs coups d’Etat et autres complots fomentés contre lui dans les années 1960 et 1970. Aujourd’hui, le Mossad espionne l’Algérie à partir du Maroc. C’est ce qu’a révélé l’ancien chef des renseignements militaires israéliens (Aman), le général Âmos Yadlin, en déclarant que les services secrets sionistes comptent des collaborateurs marocains résidant au Maroc pour cette mission, celle d’espionner le Maroc et l’Algérie. Le Mossad disposerait de 3 000 agents dans 11 pays arabes. L’ancien patron de la sécurité de l’armée sioniste ajoute : «Au Maroc et en Tunisie, nous avons des agents disséminés à différents niveaux, dans les milieux politiques, économiques, culturels et sociaux, et peuvent faire la promotion d’Israël, tout comme ils peuvent contribuer à la déstabilisation des gouvernements.» Il fait comprendre, aussi, que des réseaux israéliens, similaires à ceux implantés au Maroc, étaient en service également dans d’autres pays de la région, comme la Libye et l’Egypte : «Nous sommes capables de provoquer et d’exacerber des crises tribales, confessionnelles et des tensions sociales, et ainsi maintenir ces pays sous pression interne», a indiqué ce sinistre général sioniste, ancien chef des renseignements de l’armée. Par ailleurs, Abderraouf Ayadi, secrétaire général du mouvement Wafa tunisien, a indiqué qu’environ 300 agents du Mossad sont actuellement actifs en Tunisie, ainsi que des agents arabes. Hamma Hammami, le chef du Parti ouvrier communiste tunisien (POCT), a précisé que «des services de renseignement étrangers tentent de diriger la Tunisie vers la "somalisation". Des Etats du Golfe n’ont pas intérêt à ce que la révolution réussisse. Des Etats occidentaux ont également intérêt à ce que cette révolution ne soit pas couronnée de succès». Le Mossad a toujours espionné l’Algérie, à travers une variété d’agents et de traîtres. On indique, selon certains dossiers confidentiels, que des anciens collabos algériens avec les autorités d’occupation (Sdece, DST, 2e bureau, etc.) avaient été réactivés après l’indépendance, alors que des familles juives d’Algérie avaient durant l’occupation manipulé l’administration et l’état civil, en usurpant des états civils de familles algériennes disparues dans les massacres perpétrés par l’occupant français. Ce qui n’est pas chose facile à découvrir après un demi-siècle d’indépendance, mais le réaménagement général de l’administration de l’état civil en Algérie actuellement peut activer dans le bon sens pour découvrir certaines manipulations, notamment les usurpations d’identité. Ceci d’une part, de l’autre, des observateurs se sont interrogés sur «l’appartenance» du Mouvement terroriste Mujao, auteur de l’enlèvement le 5 avril 2011 de diplomates algériens à Gao, au Mali. Cette organisation est suspectée de travailler pour le Mossad. Par l’enlèvement de ressortissants français, Israël veut impliquer la France où le lobby sioniste est très actif, pour détourner les regards de son occupation barbare des territoires palestiniens. Comme par hasard, le Mujao n’a pas été cité parmi les groupes terroristes dans le continent africain ! Alors qu’on se rappelle qu’en milieu des années soixante-dix, un espion du Mossad a été interpellé à Oran, il portait un passeport allemand et activait sous la couverture de professeur à l’université d’Es-Senia. Cet espion s’intéressait à l’activité de la base navale de Mers El-Kebir. Au milieu des années quatre-vingt, c’est la découverte d’un autre espion, un médecin algérien. La liste n’est pas close, durant les années quatre-vingt, le Mossad a activé dans les milieux des commerçants juifs de Marseille qui a accueilli des Algériens de toutes couches, certains sont tombés dans le piège du Mossad, mais très vite repérés et localisés.
Mohamed Ibn Khaldoun