Education : Nouria Benghebrit appelle à une charte de l’éthique
La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a appelé, aujourd’hui dimanche à Sétif, à «une charte nationale de l’éthique dans les métiers de l’enseignement». La ministre, qui présidait l’ouverture d’une conférence régionale consacrée à l’évaluation de la rentrée scolaire 2014-2015, a estimé que l’objectif d’une telle charte de l’éthique est de «protéger et de sauvegarder l’école algérienne dans un contexte marqué par une croissance considérable». Une croissance, a-t-elle déclaré, illustrée par la «multiplication par dix» du nombre d’élèves depuis l’indépendance étant donné qu’ils étaient 800 000 en 1962 contre 8,6 millions aujourd’hui, ainsi que par l’évolution du taux de scolarisation des 6-16 ans qui était de 88% en 2000 pour passer, en 2014, à plus de 96%. Appelée à se poursuivre dès lors que, selon une étude prospective effectuée par le département de l’éducation nationale, 11 millions d’élèves seront scolarisés en 2030, cette croissance, édifiante quant à l’évolution du secteur de l’éducation en Algérie, est également, à bien des égards, à l’origine des perturbations que vit le secteur, aujourd’hui, a encore considéré, en substance, Mme Benghebrit. Le monde l’éducation vit aujourd’hui, du fait de l’évolution et de la croissance du secteur, une «crise d’adaptation» qui est normale, voire positive dès lors qu’elle conduit à de nouvelles attentes, légitimes, qui nécessitent de relever le niveau. S’agissant de ce point précis, elle a souligné que l’élévation du niveau des enseignants et le renouvellement de leurs connaissances représentent 76% du programme de formation mis en place par son département au bénéfice des personnels du secteur. Considérant, dans ce même contexte, que la formation constitue «l’un des fondements du système éducatif dans notre pays», elle a, souligné que 5 000 fonctionnaires de son secteur seront formés en 2014, parmi lesquels 4 000 enseignants. La ministre de l’Education nationale, revenant à la charte de l’éthique, a également insisté, dans ce contexte, sur la mise en place de «critères professionnels» et «d’obligations de base» que l’enseignant se devra de respecter pour «un retour à un référent moral de qualité». L’enseignant aura entre les mains, grâce à cette charte, un instrument où il puisera «un ensemble de repères et d’aides» pour prendre les bonnes décisions dans un contexte marqué par des «différends» auxquels il est confronté au quotidien dans l’exercice de ses fonctions éducatives. La ministre a particulièrement mis l'accent, à ce propos, sur le fait que c’est le «patriotisme» qui devra prévaloir pour relever ce défi. La conférence régionale de Sétif a réuni, au siège de la direction de l'éducation, les cadres du secteur exerçant dans 16 wilayas de l’est du pays. Son objectif, outre l’évaluation de la dernière rentrée scolaire, est de «consacrer la culture de la concertation et des échanges entre l’administration centrale et les acteurs du terrain», a ajouté Mme Benghebrit.
R. N.