AHD 54 appelle à un «gouvernement d’union nationale»
Le président du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaine, fait le grand écart. Il ne rejette ni ne soutient les initiatives de sortie de crise faites par des formations de l’opposition. Mais il affirme que son parti a d’autres idées à défendre, les siennes, précisant que sa formation «n'a nullement besoin d'intermédiaire» pour dialoguer avec le pouvoir. Allusion faite ainsi au FFS qui se propose en médiateur entre le pouvoir et les forces politiques de l’opposition. Ali Fawzi Rebaine estime que la solution la plus appropriée est d’aller vers une période d’une année de transition et un gouvernement d’union nationale pour préparer le terrain à une nouvelle Constitution consensuelle et des élections transparentes. Selon lui, un tel projet n’a aucune chance d’aboutir sans l’instauration d’un dialogue national serein et sans préalables. Pour lui, il est nécessaire, au vu de la gravité de la crise, que les acteurs politiques ouvrent un dialogue autour des moyens susceptibles d'édifier un avenir meilleur pour les générations futures et traverser la situation d’impasse dans laquelle s’enfonce le pays. Cet ex-candidat à l’élection présidentielle du 17 avril dernier a insisté sur ce dialogue. S’exprimant dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à Alger, M. Rebaine a appelé à l’amorce de ce dialogue pour examiner les moyens de construire un avenir meilleur pour les générations futures, notamment ceux liés à l'aspect économique à la lumière de l'impact prévu du fait de la baisse du prix du pétrole. Ali Fawzi Rebaine estime que «le pouvoir ne pourra pas faire face à la demande sociale et acheter la paix sociale de façon continue, dans un pays où la seule ressource financière reste la rente pétrolière». Il viendra un moment, prévient-il, où la population va exprimer gravement sa colère contre les innombrables promesses électorales non tenues. Il se demande ainsi quelle serait la réponse des autorités aux Algériens qui sortiraient dans la rue pour réclamer leur droit au travail, au logement et à un minimum vital pour vivre. Et là, le président de AHD 54 dit craindre le pire au vu de la manière avec laquelle les protestations citoyennes ont été gérées à Ghardaïa et à Touggourt. Pour lui, il est inacceptable que des manifestants soient réprimés violemment pour avoir réclamé pacifiquement leurs droits sociaux. Il invite ainsi les autorités à revoir leurs méthodes et à jeter des passerelles avec les citoyens pour bien comprendre leurs préoccupations et mieux répondre à leurs doléances. Car, pour lui, il y va de la stabilité du pays.
S. Baker