La LADDH dénonce la destruction de l’environnement à Chlef
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) réclame une commission d’enquête sur les graves atteintes au patrimoine forestier de cette wilaya, plus particulièrement dans la commune El-Karimia, à une trentaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef. «La situation du domaine forestier est alarmante à Chlef, de par le nombre sans cesse grandissant des multiples violations qui nuisent au patrimoine forestier, ainsi que le non-respect des délimitations de certaines assiettes des carrières qui touchent à ce domaine forestier», dénonce le bureau régional de la LADDH selon lequel les citoyens d’El-Karimia se disent «scandalisés» par ce qui se passe sous leurs yeux, dans un silence total des autorités en charge de la protection de l’environnement. «Toute la forêt, qui était autrefois dense et qui longe la route principale qui mène vers cette commune, connaît depuis plusieurs mois des actes d’agression qui se multiplient au fil du temps», affirment les membres de ce bureau qui tirent la sonnette d’alarme. «Différentes sortes d’arbres, eucalyptus et pin d’Alep entre autres, dont l’âge varie entre 60 et 70 ans, connaissent un anéantissement presque total, au vu et au su des autorités locales compétentes», a ajouté la Ligue qui souligne que cette agréable forêt verdoyante traversée par l’Oued Fodda subit les agressions de nombreux prédateurs. Le bureau de LADDH a relevé dans la même déclaration «le laisser-aller de certaines autorités, en l’occurrence certains élus, qui ne lèvent pas le petit doigt pour mettre fin à ces agressions qui portent atteinte au domaine forestier», s’interrogeant sur l’utilité des services administratifs et sécuritaires de contrôle. «Que font les agents de la Conservation des forêts face à ces agressions qui se multiplient davantage au fil des jours ? Extraction illicite de sable, abattage d’arbres…»La LADDH interpelle ainsi les hautes autorités du pays afin d’intervenir pour mettre un terme à ce massacre de l’environnement. «Des glissements de terrain sont ainsi signalés en de multiples endroits à chaque intempérie. Cela sans oublier les inondations, dont l’ampleur est de plus en plus dramatique, pour cause de dégâts écologiques causés par les extractions sauvages de sable. Ces extractions répétées ciblent également l’intérieur de notre forêt qui ressemble, aujourd’hui, à un grand dépotoir dont les odeurs fétides et désagréables envahissent l’atmosphère», a dénoncé la Ligue pour laquelle il est intenable de se taire face à ces atteintes à l’environnement.
Rafik Meddour