Pourquoi je n’irai pas manifester aujourd’hui dimanche
Je n’irai pas manifester dimanche. Des criminels de guerre, des extrémistes religieux, des colonialistes, des racistes et des islamophobes participent au rassemblement. Je n’irai pas manifester aux côtés de Benyamin Netanyahou, Premier ministre d’un Etat ségrégationniste, pratiquant l’apartheid et commettant périodiquement des crimes de guerre dans l’impunité totale, malgré les condamnations de l’opinion mondiale. Je ne me rendrai pas à la place d’une République qui invite le ministre des Affaires étrangères Libermann, cet extrémiste religieux qui incite aux crimes de masse et se fait élire par une propagande de haine raciale contre un peuple qu’il colonise et dont il méprise les valeurs et la religion. Je n’irai pas manifester à Paris en solidarité avec les assassinats commis ces derniers jours et qui nous posent à tous des problèmes, aux côtés du ministre de l'Economie israélien et chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, Naftali Bennett, qui déclare cyniquement à la face de l’humanité : «J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça.» J’aurai honte de moi, de me trouver à leur côté dans le cortège. Je veux préserver ma dignité et mon humanité. Je ne céderai pas au chantage et au consensus aveugle. Je ne contribuerai pas à la récupération d’un crime abject pour blanchir des criminels de guerre, des extrémistes religieux, des colonialistes, des racistes et des islamophobes, dont une plainte pour tous ces crimes est en cours d’instruction auprès du Tribunal pénal international. Je pleurerai dans mon coin la désolation et la perte des valeurs de l’humanisme universel. Je pleurerai le déni de l’humanité au peuple palestinien, relégué dans la catégorie infamante de peuple terroriste.
Youcef Benzatat