2015 : la fin du règne de Bouteflika ?
De nombreux événements, initiatives et indices forts indiquent de plus en plus clairement que l’Algérie est entrée dans la phase terminale du long et désastreux règne que Bouteflika a commencé, dans les conditions scandaleuses que l’on sait, en avril 1999 :
De nombreux événements, initiatives et indices forts indiquent de plus en plus clairement que l’Algérie est entrée dans la phase terminale du long et désastreux règne que Bouteflika a commencé, dans les conditions scandaleuses que l’on sait, en avril 1999 :
– soulèvements des populations du Sud contre la décision précipitée du gouvernement d’autoriser des compagnies étrangères à explorer et exploiter le gaz de schiste au Sahara algérien en dépit des risques énormes que cela représente pour la nappe phréatique, le sol, l’environnement et les populations habitant ces régions ;
– persistance de la crise intercommunautaire à Ghardaïa, qui a déjà fait une douzaine de victimes, majoritairement dans les rangs de la communauté ibadite ;
– initiative du FFS pour la tenue d’une conférence nationale pour un consensus national, regroupant des représentants de l'opposition et du pouvoir ;
– initiative de l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle du 17 avril 2014, Rachid Nekkaz, pour la tenue, en 2015, d’une élection présidentielle anticipée, en raison de la détérioration sérieuse de la santé physique et mentale du président Abdelaziz Bouteflika, soutenue par la majorité des partis de l’opposition et la société civile algériennes ;
– élimination de Belkhadem par le clan présidentiel et les tirs groupés contre Saïdani, qui croule sous les scandales et les accusations graves émanant de l'intérieur et de l'extérieur du FLN ;
– rejet, de plus en plus manifeste, d’Abdelkader Bensalah par la majorité des cadres dirigeants et des militants du RND, et retour d’Ahmed Ouyahia sur la scène politique et à la tête du RND où il suscite des standing ovations de plus en plus longues ;
– incapacité du gouvernement à faire face à la crise financière engendrée par la chute continue des recettes engrangées par la vente des hydrocarbures, qui constituent toujours plus de 98% des exportations algériennes.
Au lieu, donc, d’assumer ses responsabilités et tirer les conclusions nécessaires de ses échecs patents, en faisant montre du minimum de responsabilité et de dignité, le pouvoir pratique une fuite en avant suicidaire qui fourvoie le pays dans une impasse dangereuse et obère lourdement ses chances de redressement, à court et moyen termes. Les tentatives de ces aventuriers de dresser les Algériens et les Algériennes, les uns contre les autres, avec leur régionalisme et leur favoritisme primitifs, ont également été vouées à l’échec, accentué leur isolement et précipité leur chute. En tout état de cause, en agissant de la sorte, ces prédateurs cupides et obstinés aggravent davantage leur cas déjà désespéré.
Rabah Toubal