Document : les Américains regrettent d’avoir fait tuer Mouammar Kadhafi par les Frères musulmans
Selon des documents officiels américains, divulgués par The Washington Times, «la tragédie libyenne n'était pas nécessaire», au motif que Kadhafi «voulait se retirer du pouvoir». La tendance aux Etats-Unis, d’après ces conclusions, était au refus de s’impliquer dans l’invasion de la Libye, sauf que la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, «conseillée par des Frères musulmans», en a décidé autrement. C’est ainsi que de hauts responsables du Pentagone et un député démocrate avaient entrepris, dès mars 2011, et contre la volonté du secrétariat d’Etat, d’ouvrir leurs propres canaux diplomatiques avec le régime libyen et de redoubler d’efforts en vue de mettre fin à l'escalade de la crise, selon des enregistrements audio secrets récupérés à Tripoli. C’est ainsi que Mme Clinton, dans son travail de propagande, répandait que Kadhafi était engagé dans «une guerre génocidaire» et qu’il était sur le point de «provoquer une crise humanitaire», et a réussi finalement à persuader le président Obama, les alliés de l'Otan et les Nations unies d’autoriser une intervention militaire. Lopez, un des membres de la commission, a révélé que le guide libyen «a même participé activement avec le ministère de la Défense aux discussions entamées sur son abdication possible et sur un éventuel retrait, lorsque cette évolution prometteuse a été anéantie par la Maison-Blanche». Le document, tiré des conclusions de la Commission citoyenne sur Benghazi (CCB), compare les faux prétextes employés par l’Administration américaine dans sa guerre contre la Libye aux fausses preuves brandies par l'Administration de George W. Bush, en 2003, sur la détention de l’Irak d’armes de destruction massive, utilisées pour faire pression sur le Congrès pour envahir l'Irak. De faux rapports indiquaient que les bombardements des villes par l’aviation libyenne auraient fait des milliers de morts alors qu’il n’y a aucune preuve que de telles choses se soient passées en Libye, concluent les auteurs du document. Evoquant le rôle de Seif El-Islam Kadhafi, celui-ci aurait averti, dans une conversation avec des responsables américains, que les rebelles armés soutenus par les Etats-Unis et leurs alliés français et britanniques n’étaient pas des «combattants de la liberté», mais plutôt des djihadistes qu'il a décrits comme «des gangsters et des terroristes». «Nous demandons au gouvernement américain d’envoyer une mission d'enquête en Libye. Je veux que vous voyez tout de vos propres yeux», leur a dit le fils de Moummar Kadhafi.
R. Mahmoudi