Faut-il intervenir en Libye ?
Par Kamel Moulfi – Tout indique que c’est finalement à l’Egypte que va revenir la lourde tâche de mettre fin à la situation chaotique créée de toutes pièces en Libye à la suite de l’intervention de la coalition montée par l’Otan chargée de «liquider» Mouammar Kadhafi. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a laissé entendre que l’intervention de son armée en Libye est imminente après le monstrueux spectacle présenté par Daech dans la vidéo qui montre la décapitation de 21 Egyptiens de confession chrétienne copte kidnappés dans ce pays. L'Italie, pour sa part, a carrément déclaré, par la voix du chef de sa diplomatie, Paolo Gentiloni, être disposée à envoyer plusieurs milliers d'hommes dans le cadre d'une coalition pour stopper «la progression des djihadistes en Libye». La solution militaire de la crise en Libye était considérée, il y a quelques jours encore, comme «pas possible». C’était la conviction du Groupe international de contact sur la Libye (GIC-L) créé par l'UA et dont font partie l’Algérie et l’Egypte. Elle paraît maintenant inévitable après le nouveau crime commis par le groupe terroriste Daech. Il ne fait aucun doute que la situation va davantage dégénérer dans ce pays voisin et le dialogue prôné par l'Algérie ne servira à rien tant que la vacance du pouvoir central persiste en Libye, qui est déchirée par une guerre civile sanglante et en situation de faillite, un contexte propice à l’implantation et au développement des groupes terroristes. Indice parmi d’autres de la dégradation rapide de la situation sécuritaire en Libye : le groupe de criminels de Daech a pris le contrôle d'une radio située au centre de la ville libyenne de Syrte, à 500 km à l'est de la capitale Tripoli. La doctrine algérienne de non-intervention militaire au-delà des frontières trouve toute son inconsistance dans le cas de la Libye. L'Algérie doit remettre de l'ordre dans ce prolongement géographique, car il y va de sa sécurité interne de plus en plus menacée. Il fallait qu'elle le fasse au lendemain de l'attaque terroriste de Tiguentourine. Il y a une exception à toute règle.
K. M.
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