Allah yestar !(*)
Par Kamel Moulfi – Les nouvelles du terrain montrent chaque jour un mécontentement grandissant qui s’exprime dans des actions de revendication et de contestation plus ou moins violentes. On est face à la conjonction de trois facteurs qui augurent d'une explosion sociale imminente et qui furent les mêmes avant octobre 1988 : rumeurs, protestations sporadiques et pénuries (de lait, de carburant, etc.), outre la cherté de la vie. En plus, l’annonce de la création de wilayas déléguées pour désamorcer la manifestation anti-gaz de schiste d’In Salah a eu pour effet contraire de créer des motifs de frustration chez les populations des localités exclues de cette «promotion». La diversion qu’aurait permise la CAN-2015, si elle avait donné de meilleurs résultats pour notre équipe nationale, aurait fait passer momentanément les problèmes au second plan. Mais, au contraire, il s’est ajouté un ingrédient supplémentaire avec les velléités à peine perceptibles des islamistes de relancer leur propagande en mettant à profit d’abord l’affaire du Charlie Hebdo, et plus récemment l’enterrement de Roger Hanin à Alger puis le crime terroriste commis par Daech en Libye contre des chrétiens égyptiens suivi par la riposte de l’Egypte. Ce contexte, alourdi par la psychose de l’impact de la chute des recettes extérieures de ventes d’hydrocarbures, interpelle le gouvernement, mais les ministres se comportent comme s’ils étaient sur une autre planète. Alors que les problèmes vécus par la population appellent des solutions urgentes, eux font des promesses plutôt farfelues, à réaliser dans des échéances qui ne tiennent pas du tout compte de l’impatience des mécontents. L’exemple significatif est celui du statut des travailleurs de l’éducation. La ministre Benghebrit parle de régler ce problème dans cinq ans, mais sera-t-elle encore dans l’Exécutif ? Autre ministre qui se trouve sur un «front » extrêmement sensible : Tebboune. Lui, parle de la fin de la crise du logement en 2018 alors qu'il n'a pas réglé ne serait-ce qu'un pour cent de cette crise depuis son retour au gouvernement, n'ayant même pas à ce jour pu loger les souscripteurs qui ont cru à l’opération AADL à son lancement. C’est la même chose pour tous les ministres qui promettent, promettent, promettent à tel point qu'on a l'impression qu'ils n'ont reçu que ça comme directive, faute de pouvoir faire quoi que ce soit de concret. En tout cas, ça sent le roussi.
K. M.
(*) Que Dieu nous protège !
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