Belabbas : «Jamais l’avenir de notre nation n’a été autant menacé»

Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, met en garde contre l’accentuation des tensions socioéconomiques dans le pays en raison, notamment, d’une gestion autoritaire des affaires de l’Etat. Intervenant aujourd’hui à l’ouverture d’une rencontre de célébration de la Journée internationale de la femme, le président du RCD estime que «jamais l’avenir de notre nation n’a été autant menacé par les errements, l’autisme et les indécisions des tenants du pouvoir». Mohcine Belabbas rappelle dans ce sillage l’engagement du RCD «dans une coordination de partis de l’opposition pour proposer au peuple algérien une alternative démocratique et pacifique face à la menace de chaos et de décomposition provoquée par la politique de corruption, de l’impunité et de fuite en avant d’un régime qui ne cesse de prouver qu’il n’a aucune solution de rechange en dehors de prolonger sa propre survie». Pour étayer ses propos, le président du RCD cite une formule propre à Saïd Sadi qui disait qu’on ne peut pas à la fois sauver le pays et le régime est aujourd’hui d’une brûlante actualité. Mohcine Belabbas espère ainsi modifier le rapport de force entre le pouvoir et la société pour pouvoir «imposer l’organisation d’une période de transition démocratique et négociée». Il estime ainsi que «la construction de ce nouveau rapport de force ne peut se faire sans l’implication des femmes qui constituent la majorité dans notre société». Evoquant les sacrifices consentis par la femme algérienne depuis la période coloniale à nos jours, le président du RCD se réjouit des évolutions enregistrées, relevant le fait que «plusieurs secteurs fonctionnent majoritairement grâce aux femmes diplômées, c’est le cas de l’enseignement et de la santé et de plusieurs administrations centrales». Le premier responsable de ce parti précise cependant que, dans certains domaines, la présence des femmes reste très insuffisante. Il s’agit du milieu de la prise de décision et de l’exercice de la responsabilité politique, que ce soit dans les institutions de l’Etat, dans les partis politiques ou dans les syndicats. «La quasi-absence d’organisation et de visibilité de leur engagement social et politique se heurte aux choix antidémocratiques du pouvoir si ce n’est sa volonté de folkloriser ces luttes», poursuit le dirigeant du RCD qui cite comme exemple de résistance des femmes les manifestations d’In Salah. «Il y a lieu de souligner la détermination de ces femmes majoritaires sur la place Somoud pour refuser d’hypothéquer l’avenir et la santé de leurs familles en livrant leur région à Haliburton et Total comme le fait le gouvernement algérien», insiste-t-il.
Sonia Baker
 

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