Un dirigeant du Likoud israélien : «Il est normal que l’opposition syrienne nous félicite»

Dans une déclaration à la chaîne française France 24, jeudi, Mandi Safadi, cadre dirigeant du parti israélien Likoud, qui vient de remporter les élections législatives, a confirmé l’information selon laquelle les représentants de «l’opposition syrienne», regroupés au sein de ce qui est appelé «le Conseil national syrien», avaient adressé leurs félicitations au parti après sa victoire aux dernières élections. «Une réaction normale, explique-t-il, parce que Netanyahou a apporté beaucoup d’aides humanitaires et ouvert des hôpitaux en Israël pour soigner les blessés de cette opposition dans le sud du pays», souligne le responsable du Likoud, qui tente de minimiser la portée de ces déclarations, en précisant qu’il s’agit des factions «non islamistes» de ladite opposition. Ces révélations confirment les accointances de ces entités politiques sans ancrage qui, à un moment, ambitionnaient de se substituer au «régime de Damas», en s’appuyant sur l’intervention des puissances occidentales et de leurs alliés du Golfe. Les félicitations adressées au Premier ministre israélien dans cette conjoncture trahissent une véritable alliance avec l’entité sioniste. Aussi sonnent-elles comme une trahison et une atteinte à la mémoire et à l’histoire du peuple syrien, dont la lutte contre l’entité sioniste fut un exemple dans le monde arabe (sa participation à la guerre de juin 1967, le soutien à la résistance palestinienne…), sachant surtout qu’une région entière de la Syrie, le plateau du Golan, est toujours sous occupation israélienne. Enfin, cette reconnaissance assumée de l’Etat hébreu pour les aides (humanitaires et certainement aussi dans les autres domaines de guerre) qu’il a apportées aux opposants syriens, conforte dans leur thèse ceux qui, nombreux dans l’opposition modérée, ont toujours estimé que ces insurrections armées dans le monde arabe ne servaient, au bout du compte, que les intérêts d’Israël. Avec l’affaiblissement et la mise à genou des pays traditionnellement hostiles à sa politique, l’Etat hébreu peut, en effet, continuer à régner en leader incontestable dans la région et ajourner indéfiniment l’avènement d’un Etat palestinien indépendant. La confiance renouvelée à Benyamin Netanyahou par une majorité d’électeurs illustre cette volonté de maintenir le statu quo qui ferme aux Palestiniens toute perspective de construire un Etat viable.
R. Mahmoudi
 

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