Trois ou quatre titres de presse ont secoué El-Mouradia ?

Deux journaux et quelques sites électroniques ont fait réagir la présidence de la République à un mois et une semaine de la Journée internationale de la liberté d’expression. La présidence algérienne n’a pas digéré les publications de ces titres et, par la même occasion, a bafoué le code de l’information qu’elle avait elle-même établi. Un code presque frère jumeau du Code pénal en vigueur, uniquement pour les pauvres citoyens. Si ces quelques plumes avaient commis des infractions comme il est rapporté dans le discours, il aurait suffi d’appliquer le Code pénal. Seulement, le message discours du président Bouteflika, pour la première fois depuis l’indépendance est un discours provocateur. Ceux qui connaissaient de près Si Abdelkader El-Mali savent très bien, que ce discours ne venait pas de lui – Bouteflika est très habile pour menacer directement la presse qui ne couche pas –, mais probablement d’un délégué qui a de l’expérience au sein du système établi. Un cerveau qui ne réfléchit pas aux conséquences et qui croit vraiment que l’Algérie appartient à une fraction et pas aux autres indigènes. Le président Bouteflika, après quinze années au pouvoir, a brandi son «seif El-Hadjadj», pas contre les délinquants du pouvoir, comme il l’avait annoncé à son arrivée en Algérie en 1999, mais contre ceux qui s’opposent à sa «politique» et la presse accusée d’entraîner le peuple vers le… changement ! Cette presse qui est restée debout, refusant de se coucher. Le ras-le-bol est à son comble, et si certains pseudo-partis devaient s’éclipser de la scène politique pour leur mauvaise conduite, la presse, au contraire, devrait suivre son chemin jusqu’au bout : dénoncer les corrompus du pouvoir, publier les scandales financiers et mettre à jour un fichier de tous ceux oppriment le peuple. A relire le message entre les lignes, c’est le système présidentiel lui-même qui semble à revoir, faussé qu’il est par la disproportion et les alertes, surtout que des dossiers chauds impliquant des super-importateurs avec des boss de la douane algérienne sont traités par une chaîne privée de télévision, classée dans le camp du pouvoir ! Une guerre des clans, une incapacité de redresser les piliers de l’économie nationale ou simple sortie médiatique ? Cette presse qui n’est pas couchée et refuse de se plier aux exigences est considérée comme le dernier des Mohicans que le pouvoir tente une autre fois de domestiquer dans sa réserve. Les jours à venir vont nous faire découvrir le malaise qui ronge les différents clans du pouvoir qui s’affrontent depuis 2009.
Cheikh Hamdane
 

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