Document – Le Maroc isolé : la lettre de Nkosazana Dlamini-Zuma à Ban Ki-moon
La présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, subit depuis quelques jours les tirs nourris de la presse marocaine, et pour cause ! Elle soutient l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Elle fait, ainsi, l’objet d’attaques véhémentes de la part des sbires hystériques du Makhzen. L’engagement de l’ex-première dame de l’Afrique du Sud a de quoi empêcher de dormir les colons marocains, puisqu’elle fait entendre la voix des Sahraouis auprès des organisations internationales et contribue à isoler davantage le royaume alaouite qui se comporte de ce fait comme une bête blessée. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et dont Algeriepatriotique a obtenu une copie, Nkosazana Dlamini-Zuma estime que le supplice des Sahraouis n’a que trop duré et qu’il est temps de mettre en œuvre le processus pour l’exercice du droit à l’autodétermination de ce peuple. Elle relève que les négociations sont dans une impasse. Aussi, il est impératif, selon elle, que le Conseil de sécurité de l’ONU fasse avancer ce dossier pour permettre aux Sahraouis de prendre leur destin en main. La présidente de la Commission de l’UA a entrepris de nombreuses actions en faveur du Sahara Occidental. Elle a désigné un envoyé spécial en la personne de Joachim Chissano, ancien président du Mozambique, lequel a rencontré de nombreux hauts responsables à l’ONU. Elle a aussi réactivé le comité composé de chefs d’Etat et de gouvernement africains pour que ce dossier soit traité par les plus hautes autorités des pays du continent noir. Elle a appelé le secrétaire général de l’ONU à s’assurer que les droits de l’Homme sont respectés dans les territoires occupés par le Maroc. Mme Zuma y fait également part de son inquiétude quant à l’exploitation illégale des richesses naturelles de cette colonie. Cette lettre de la présidente de la Commission de l’UA démontre, si besoin est, que les manœuvres de la diplomatie marocaine pour faire adhérer le monde à ses thèses coloniales se sont soldées par un cuisant échec. Sa tentative de mettre l’opinion publique internationale devant le fait accompli en organisant le Forum Crans-Montana dans la ville occupée de Dakhla n’a pas eu l’effet escompté. Il a été boycotté par les officiels et seuls quelques has-been ont daigné faire le déplacement. Pis, le Maroc a reçu une volée de bois vert pour ne pas avoir respecté la légalité internationale. Le secrétaire général de l’ONU s’est fendu d’un communiqué pour faire savoir que l’ancien ministre français Philippe Douste-Blazy ne le représentait pas. Cette mise au point de Ban Ki-moon est un véritable camouflet pour le Maroc. Ce dernier a même perdu le soutien de ses alliés traditionnels à savoir les Etats-Unis et l’Union européenne qui l’ont rappelé à l’ordre. Pourtant, le pays du roi Mohammed VI n’hésite pas à faire du lobbying en passant par les réseaux sionistes pour faire aboutir son projet d’accaparer les territoires du Sahara Occidental. Mais cette méthode ne fait plus recette si l’on tient compte de la déconfiture de la diplomatie marocaine qui boit le calice jusqu’à la lie.
Sonia Baker