Rapatriement des dépouilles des émigrés : les députés interpellés
Le rapatriement des corps des Algériens vivant à l’étranger n’est toujours pas réglé. Malgré les promesses faites par les hautes autorités du pays, le système des cotisations fonctionne toujours pour pallier l’absence de prise en charge du transfert des dépouilles par les services consulaires. Le Collectif contre la cherté du transport aérien (CCTA) interpelle les députés algériens de l’émigration sur le sujet qui préoccupe fortement la communauté algérienne établie à l’étranger. Dans un courriel envoyé, entre autres, aux députés Chafia Mentalecheta, Abdelkader Haddouche, Samir Chaabna, Noreddine Belmeddah, Djamel Bouras et Belkacem Amarouche, le CCTA s’interroge sur la non-mise en place d’un système de rapatriement des dépouilles des Algériens décédés à l’étranger. «Nous aimerions bien savoir si le problème de rapatriement des corps a bien été réglé définitivement ou pas. Nous parlons de tous les Algériens à l’étranger et pas uniquement les nécessiteux», écrit ce Collectif qui rappelle l’engagement des responsables algériens à apporter une solution définitive à ce problème. Cet engagement des responsables algériens a été appuyé par les déclarations du secrétaire général du FLN à la veille de la présidentielle de 2014, selon lesquelles la revendication est inscrite dans le programme du chef de l’Etat. Une année après sa réélection, le président Bouteflika n’a rien fait pour soulager les familles d’émigrés qui peinent à trouver l’argent nécessaire au transfert de leurs membres décédés à l’étranger. «Nous sommes confrontés à des familles qui ne peuvent assurer financièrement le retour du corps et les funérailles d'un défunt en Algérie, malgré la volonté exprimée par celui-ci d'être enterré dans le pays de ses ancêtres», a expliqué Otman Douidi, un Algérien résidant à Aubervilliers, en France, qui milite depuis des années pour la mise en place par l’Etat algérien d’un organisme spécialisé dans le rapatriement des dépouilles des émigrés décédés à l’étranger. Mais que du vent. Malgré ses multiples rencontres avec des députés et des sénateurs, notamment du parti majoritaire (FLN), lors de leurs nombreux voyages (privés) en France, le problème reste entier. Et les frais du transfert des dépouilles des émigrés continuent à être pris en charge à travers un système de cotisations instauré par les émigrés depuis de longues années, mais qui connaît ses limites. Car le transfert a un coût exorbitant. Tous les ans, 700 Algériens et binationaux décèdent en France. Les familles doivent réunir entre 2 500 et 3 000 euros pour rapatrier leurs défunts de l’autre côté de la Méditerranée. Le Fonds de solidarité nationale financé par l’Etat algérien, que le premier responsable de l’ex-parti unique a promis, n’a toujours pas vu le jour. «Nous soupçonnons que ce n’est qu’une utilisation des préoccupations de la communauté algérienne afin de se faire connaître et faire des compliments à Abdelaziz Bouteflika et Amar Saïdani contre quelques attentes personnelles», dénonce le CCTA.
Rafik Meddour
Comment (2)