Les violents affrontements de Guerrara s’étendent à Berriane

Les habitants de la ville de Berriane, à une quarantaine de kilomètres de Ghardaïa, ont vécu une nuit d’horreur. De violents affrontements entre des groupes de jeunes appartenant aux deux communautés qui peuplent cette commune, à savoir les malékites et les ibadites, se sont propagés telle une traînée de poudre pour embraser toute la ville. D’un quartier à l’autre, les émeutiers sèment le chaos et la peur. Les forces de l’ordre ont eu du mal à ramener le calme. Face aux jets de pierres, de projectiles et de cocktail Molotov, les forces de l’ordre ont usé de bombes lacrymogènes. Les affrontements ont duré toute la nuit. Ils ont été particulièrement intenses dans certaines cités comme El-Korti et Ighouza qui ont connu des cycles de violences ces derniers mois. «Aujourd’hui, certains candidats au bac ne se sont pas déplacés par crainte de tomber dans un traquenard», témoigne un habitant qui se rappelle de la vague de violences qui a secoué Berriane en 2007. Il assure cependant que les examens se sont déroulés dans le calme et surtout sous haute surveillance. Un dispositif policier impressionnant a été mis au niveau des centres d’examen pour éviter toute nouvelle surprise. Ces affrontements interviennent au lendemain des heurts qui ont éclaté à Guerrara, à 120 km du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa. Des incidents qui se sont produits vendredi dernier suite au démarrage d’un projet de promotion immobilière dans la zone dénommée El-Batha, un projet contesté par la partie malékite. Des jeunes non identifiés ont tenté d’obstruer les travaux avant que d’autres jeunes, alliés du promoteur, s’en prennent aux contestataires en lançant des pierres, des cocktails Molotov et autres objets hétéroclites. Ces incidents se sont propagés dans d’autres quartiers de Guerrara où des dizaines de jeunes se livrent à des actes de vandalisme de jets de pierre et cocktails Molotov provoquant des incendies de locaux et véhicules privés, a-t-on constaté sur place. C’est dire que le calme est loin de revenir dans la vallée du M’Zab qui renoue avec le cycle des violences, malgré les efforts déployés par le gouvernement pour régler les problèmes socioéconomiques dont souffre la population. Le mal est profond…
Rafik Meddour
 

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