Affaire Khalifa : le verdict sera prononcé le 23 juin
Le verdict dans l'affaire Khalifa sera prononcé le 23 juin, a annoncé aujourd’hui le président du tribunal criminel près la cour de Blida, Antar Menouar. Ouvert le 4 mai, le procès s’est terminé aujourd’hui par les dernières plaidoiries des avocats du principal accusé. L’avocat de Abdelmoumène Khalifa, Naceredine Lezzar en l’occurrence, a exclu toute faillite de la Banque Khalifa, affirmant en audience que les trous financiers qui ont entraîné la dissolution de Khalifa Bank n’ont pas été provoqués par son ex-propriétaire mais par d’«autres parties». Pour cet avocat, la faillite a été provoquée par la Banque d’Algérie et le liquidateur du groupe Khalifa, Moncef Badsi. Me Lezzar considère que son mandant est «plutôt victime» d’un «dossier pénal imaginaire et démesurément exagéré». Il estime qu’il était possible de préserver cette banque et de conserver des milliers d’emplois. «La dissolution de la banque aurait pu être évitée car non dictée par une cessation de paiement mais par une décision corrective», a plaidé l’avocat de Abdelmoumène Khalifa qui a beaucoup insisté sur la mise en faillite programmée de cette banque. «Abdelmoumène Khalifa a toujours respecté sa solvabilité. Khalifa Bank n’a jamais atteint un tel niveau de liquidation et plusieurs témoins ont affirmé avoir perçu des intérêts considérables», a-t-il argué, qualifiant l’accusation de «banqueroute frauduleuse» d’infondée. Il explique tout au long de sa plaidoirie que «les clients qui se présentaient à la défunte banque lorsqu’elle était en activité récupéraient leurs placements de manière ordinaire». C’est une preuve qu’il n’y a pas eu banqueroute. «Le parquet n’a pas présenté les preuves matérielles corroborant ses accusations», a encore relevé Me Lezzar qui a rejeté également l’accusation selon laquelle Abdelmoumène Khalifa utilisait des «prête-noms». Il juge que le retrait de l’agrément du commerce extérieur à la défunte banque puis la campagne médiatique qui s’en est suivie autour d’une prochaine dissolution «ont achevé à l’époque cette institution privée». Car, souligne-t-il, les placements avaient cessé subitement et les retraits se multipliaient à une vitesse effrénée. Pour Me Lezzar, aucune banque, quelle que soit sa solvabilité, n’aurait résisté à une telle situation.
Rafik Meddour