Les notables de Berriane dénoncent la destruction d’une mosquée
Le Conseil des sages du Ksar de Berriane s’élève énergiquement contre la destruction d’une mosquée ibadite. «Nous condamnons fermement l’agression claire contre l’une des maisons de Dieu qui se trouve dans le quartier des Moudjahiddine, qui appartient aux wakfs ibadites, au centre du Ksar de Berriane», dénonce le Conseil des sages dans un communiqué rendu public aujourd’hui, assurant avoir constaté sur le terrain l’ampleur des dégâts occasionnés à cet édifice religieux. Pour le Conseil des sages, il s’agit d’un acte répréhensible et impardonnable, totalement à l’opposé du texte coranique et des valeurs de l’islam faites de tolérance et de paix. Il dit soutenir toutes les démarches entreprises par «Halakat Azaba» auprès des autorités compétentes afin que les auteurs de ce crime soient arrêtés et jugés. «Nous pressons les autorités pour qu’elles traquent ces délinquants criminels et les mettent hors d’état de nuire», insiste le Conseil des sages qui qualifie cette destruction d’une première dans la région. Une enquête a été également réclamée pour tirer au clair cette affaire. Le Conseil des sages invite la population à garder son calme et à rester vigilante face à la «multiplication d’actes d’agression et de provocation». La destruction de cette mosquée a provoqué une véritable onde de choc dans la région, surtout qu’elle intervient une semaine après les événements tragiques qui ont secoué à la fois la ville de Ghardaïa, de Berriane et de Guerrara et qui ont fait au total 23 morts. Le Conseil des sages rappelle n’avoir pas cessé de prévenir contre le risque d’une dégénérescence du conflit. Dans une précédente déclaration, le Conseil des sages avait appelé à une intervention urgente pour éviter une tragédie dans la Vallée du M’zab. Il a mis en garde contre l’usage d’armes à feu. Aujourd’hui, le Conseil exprime toute son inquiétude quant aux derniers développements qu’a connus la situation à Ghardaïa, appelant l’Etat à agir pour trouver des solutions définitives à la crise qui perdure depuis plus de deux ans.
Rafik Meddour