Les réserves de change vont chuter à 151 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours
Le solde du Fonds de régulation des recettes (FRR) qui s’est établi à 4 408 milliards de dinars à fin 2014 risque de tomber à 2 700 milliards de dinars d’ici la fin de l’année en cours, «si aucune mesure d’optimisation des recettes et de rationalisation des dépenses n’est prise», peut-on lire dans le projet de loi de finances complémentaire 2015. En revanche, la mise en œuvre de mesures de réduction du déficit en 2015 atténuerait la contraction du solde qui s’établirait à environ 3 100 milliards de dinars. Les rédacteurs de la LFC 2015 estiment que le solde du FRR «s’éroderait en raison, d’une part, de la contraction importante de la plus-value attendue en 2015 compte tenu du différentiel du prix entre 37 et 60 dollars le baril et, d’autre part, du niveau des prélèvements pour financer le déficit, ce qui réduira encore, pour la troisième année consécutive, le solde du FRR à fin 2015». Avec un tel profil des finances publiques, indique-t-on dans le projet de loi de finances 2015, les niveaux de déficits au titre de 2015 risquent de s’aggraver davantage si les demandes exprimées par Sonatrach et Sonelgaz venaient à être prises en charge dans la LFC 2015. Le nouveau cadrage du projet de loi de finances complémentaire pour 2015 confirme, par ailleurs, d’autres aspects reflétant la fragilité de la situation économique du pays, suite à la baisse des prix du pétrole. Ainsi, selon le projet de l’ordonnance qui sera présentée prochainement au Conseil des ministres, les exportations d’hydrocarbures baisseront pour se situer à 33,8 milliards de dollars en 2015, alors que la loi de fiances tablait sur 66 milliards de dollars à la fin de l’année. Il s’agit, ainsi, d’une baisse de près de la moitié avec 49% de recettes en moins, justifiée par une révision du prix du baril de pétrole à 60 dollars en moyenne dans le cadre de la LFC 2015, alors qu’il était évalué à 100 dollars en moyenne par la loi de fiances 2015, soit un recul de 40%. Dans le sillage des mauvaises nouvelles, les réserves de change qui viennent d’être estimées par la Banque d’Algérie à 159,9 milliards fin mars 2015, se contracteront encore plus, peut-on lire dans la note de présentation de la LFC 2015 «pour atteindre 151,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de 26 mois d’importations de biens et services non facteurs» à la fin de l’année, soit un recul de prés de 9 milliards de dollars. La LFC 2015 table en parallèle sur une baisse des flux à l’importation de marchandises qui devrait se situer à 57,3 milliards de dollars. «Ce niveau traduit la politique de rationalisation des importations préconisées par les pouvoir publics», note-on dans le projet d’ordonnance de la LFC 2015, soit 12% de moins par rapport aux 65,4 milliards de dollars inscrits au budget initial pour 2015. Le taux d’inflation est revu à la hausse, à 4% contre les 3% prévus par la loi de fiances 2015, pour tenir compte «de la tendance actuelle qui est marquée par une relative accélération comparativement à la même période de l’année 2014». Le taux de change est revu à la hausse pour se situer à 98 dinars pour un dollar US, alors qu’il s’affichait à 97,2 dollars à fin avril 2015, soit une augmentation de 24%. La croissance économique sera revue à la hausse pour s’établir à 3,8% contre 3,4% prévue initialement. Hors hydrocarbures, la croissance économique se situera à 5,1%, selon les prévisions de la LFC 2015, contre 4,3% dans la loi de finances initiale.
Lina Saouli