Appel à la création d’un comité contre la normalisation avec Israël
Un groupe d’intellectuels algériens vient de lancer un appel pour la création d’un comité pour le soutien du boycott d’Israël à travers le monde. Ces intellectuels algériens, qui estiment que «l’Algérie n’est plus prémunie de la normalisation des relations avec Israël», remettent en cause l’engagement de l’Etat en faveur de la cause palestinienne, craignant que «notre société et notre peuple» ne puissent pas repérer «toute tentative, même la plus subtile, de normalisation sous les divers prétextes de l’universalité de l’acte culturel et de sa nécessaire appréciation en dehors de la politique quand toute œuvre n’est promue et gratifiée, aujourd’hui, que si elle défend ou illustre une thèse politique et que tout auteur est interpellé sur sa conformité ou compatibilité avec la pensée correcte». Or, regrettent-ils, «la participation de films algériens à l’édition 2015 du Festival de Locarno, en Suisse, nous a apporté un cinglant démenti», sur la disposition des Algériens à contrer toute initiative visant à donner un blanc-seing au régime raciste de Tel-Aviv, en prenant part à une manifestation culturelle visant à couvrir les crimes d’Israël à Gaza. «Alors que les plus prestigieuses universités américaines ou européennes, et les plus grands noms de la science, des arts, de la culture rejoignent la campagne du boycott culturel d’Israël, parce qu’il est un Etat colonial, raciste, criminel de guerre et contre l’humanité, l’Algérie, avec son argent et ses moyens, lui offre des ouvertures et un soutien pour contrarier cette mobilisation universelle», dénoncent ces intellectuels qui ont décidé de créer un comité BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) en Algérie. Les initiateurs de ce comité regrettent que les alertes, qui «n’ont pourtant pas manqué pour que nous prenions la mesure d’un véritable travail de rapprochement avec Israël sous prétextes culturels», n’aient pas empêché «le laxisme pro-israélien» qui a «atteint un résultat aussi clair». Ils fustigent les décideurs politiques algériens qui ont «sapé le boycott d’Israël» et «déterritorialisé le centre de gravité de notre cinéma», jusqu’à déboucher sur «la participation au Festival de Locarno» dédié à Israël et qui, pourtant, «n’a suscité aucune émotion». «Au plan économique, notent les initiateurs de ce comité présent dans plusieurs pays du monde, les entreprises qui investissent dans la colonisation israélienne prospèrent sans entraves dans notre pays». Pour eux, «un mouvement BDS devient nécessaire pour alerter l’opinion publique algérienne sur ces normalisations rampantes sur les plans commercial, politique et culturel, pour faire pression sur l’Etat et isoler les amis du colonisateur israélien». Le comité informe qu’il passera bientôt à l'étape pratique, avec l'aide de Me Hocine Zahouane et de la Ligue des droits de l'Homme qu’il préside.
Karim Bouali
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