Mokri : «Le remplacement de personnes ne nous intéresse pas»

Réagissant au remplacement du général de corps d'armée Mohamed Mediène par le général Athmane Tartag dans les fonctions de chef du Département du renseignement et de la sécurité, le président du MSP, Abderrezak Mokri, déclare, dans un communiqué, qu’il ne se soucie guère d’un «changement de personnes autant qu’il se soucie de voir le système changer ainsi que la mentalité autoritaire unilatérale qui prévaut dans le contrôle des institutions dirigeantes du pays». Pour Mokri, «le changement de personnes ne signifie pas nécessairement le changement du système politique, du mode de gouvernement et la séparation des pouvoirs, et la non-ingérence des autorités militaires dans les équilibres politiques et partisans». Le chef du MSP considère, en outre, que le changement réel signifierait plutôt «la tenue d'élections libres et équitables, l’arrêt du harcèlement envers les personnes, les partis, les organisations, les commerçants, les institutions et les médias sur la base de l'appartenance politique et idéologique». Il estime que le changement est aussi «la liberté de création et d’action des partis politiques et des associations, la levée de la mainmise sur les richesses du pays et les médias, l'indépendance de la justice, la concurrence partisane loyale sur la base de programmes et de concurrence politique saine, etc.». Pour le MSP, si le changement de personnes ne change pas le système et ne favorise pas un changement dans les centres de décision, cela n’aboutira à rien de bénéfique pour le pays, estimant que ce qui se passe ces jours-ci est «un changement de centres de décision au sein du système, ni plus ni moins». Au sens du président du MSP, «ce qui se passe est une manifestation de la crise du système politique, parce que les systèmes politiques sains sont surtout préoccupés par l’avancée ou le recul des partis politiques, les chiffres d’adhésion politique de l'opinion publique, selon les transformations économiques, sociales et politiques, et non pas de la venue et du départ de personnes au sein du système». Pour Mokri, le départ du général Mohamed Mediène est un signal, entre autres, de la «crise en au sommet de l’Etat et les risques qui le menacent à cause des politiques de corruption notamment». Il considère également que «le pouvoir ne pourra éviter l'échec par des changements traduisant les conflits au sommet, mais par une volonté réelle de changement selon les normes internationales pour une réelle transition démocratique».
Meriem Sassi
 

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