Feraoun : «L’ARPT doit être le pivot du développement des TIC»
La ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Houda-Imane Feraoun, a indiqué que l’ARPT doit être le pivot du développement du secteur de la Poste et des TIC, affirmant que c’est «l’instrument de l’Etat pour instaurer la concurrence», a souligné un communiqué du ministère. «L’ARPT doit être le pivot du développement du secteur de la Poste et des TIC, c’est l’instrument de l’Etat pour instaurer la concurrence d’abord, ensuite pour veiller à ce qu’elle soit loyale et transparente en protégeant le marché des PTIC contre les mauvaises pratiques», a-t-elle déclaré lors d'une réunion avec les membres du conseil de l’Autorité de régulation de la poste et des technologies de l’information et de la communication, a ajouté la même source. Elle a, par ailleurs, exhorté les membres du conseil à communiquer davantage sur les activités de l’autorité relevant que «l’ARPT est méconnue, voir mal connue des usagers». Elle a également salué l’initiative de l’ARPT d’avoir consacré un espace web pour la réception des doléances du public, seules en mesure d’orienter ses actions vis-à-vis des opérateurs. Lors de cette réunion, les deux parties ont passé en revue divers dossiers relatifs au secteur de la Poste et des TIC. La ministre qui a suivi avec beaucoup d’intérêt l’exposé sur l’organisation et les missions de cette institution a salué le rôle important de cette dernière, garante de l’application de la loi et du respect des procédures. Entre autres points au programme de cette rencontre, la portabilité des numéros, occasion où la ministre a appelé les cadres de l’autorité à se pencher sur cette question. «Cette option vise à promouvoir la concurrence en poussant les opérateurs à plus d’effort pour fidéliser leurs clients et encouragerait, par conséquent, l’amélioration de la qualité de service», a-t-elle argumenté. Sur un autre registre, la ministre a appelé l’ARPT à répondre aux doléances des ISP en leur attribuant les fréquences demandées tout en se réservant le droit de reprendre ces dernières dans un délai «raisonnable dans le cas où elles ne seraient pas exploitées, parce que les fréquences constituent une ressource rare qu’il faut préserver». Concernant la couverture du territoire par les réseaux de téléphonie mobile, la ministre s’est interrogée sur la certification accordée par l’ARPT aux différents opérateurs. Elle a déclaré avoir constaté lors de ses différentes visites d’inspection «l’inexistence de couverture dans plusieurs localités ou axes routiers où les opérateurs affichent pourtant un taux de couverture élevé et certifié par l’Autorité». «Les chiffres affichés par l’ARPT devraient concerner le taux de couverture réel et non celui relatif aux obligations du cahier des charges, afin de ne pas illusionner le consommateur», a-t-elle relevé. Elle a appelé à «plus de rigueur dans les enquêtes de certification de taux de couverture, et surtout la communication au public des résultats à chaque opération». L’autre interrogation de la première responsable du secteur a porté sur les retards enregistrés dans l’approbation des catalogues d’interconnexion. A ce sujet, Mme Feraoun a demandé à l’Autorité de revoir les dates d’approbation des catalogues et de leur mise en vigueur en supprimant l’effet rétroactif, «injuste pour les actions commerciales et d’investissement pour les opérateurs». Sur le même sujet, le président du conseil a assuré la disposition de l’Autorité à recevoir et répondre aux recours des opérateurs, dans un cadre de concertation et «un souci d’équité». L’autre point abordé lors de cette rencontre concerne le service universel des télécommunications (SUT). Ce fonds alimenté par des taxes prélevées sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie (3%) sert à couvrir les zones défavorisées ou isolées, «souvent faiblement peuplées et économiquement peu rentables pour l’opérateur». Mme Feraoun a demandé à «assouplir» les procédures de gestion du SUT, s'agissant d’une commande de l’Etat pour servir l’objectif supérieur du désenclavement. Dans ce contexte, elle a demandé à ce que cette première occasion ouverte par le SUT soit «utilisée pour expérimenter l’itinérance entre les opérateurs, qui devront partager leurs ressources dans les zones couvertes par ce service, et prochainement lors de la couverture des zones d’ombre, relevant que «la finalité étant de tendre, à terme, à offrir à l’usager une itinérance nationale totale». S’agissant de la régulation de la Poste, la ministre a exigé que l’opérateur public Algérie Poste soit contrôlé au même titre que les opérateurs privés DHL, UPS, TNT et FEDEX, «quand bien même il est le seul à offrir du service public».
R. N.