Khaled Nezzar : «Je sais pourquoi Benaouda s’attaque à moi !»

«Je ne suis pas tellement surpris par la déclaration faite à El-Tarf par le colonel Benaouda. D'autres avant lui, qui font de Chadli Bendjedid leur champion, ont eu à le déclarer», a indiqué le général Khaled Nezzar à Algeriepatriotique,en marge de la déclaration qu'il nous a faite au sujet des changements opérés au sein du DRS. En réponse aux propos tenus par l’ancien attaché de défense au Caire dans les années 1960, le général Nezzar a déclaré qu'«un jour, je me présenterai à la télévision et raconterai tout ce que je pense de ce champion», en ajoutant que la ville d’El-Tarf «compte heureusement de nombreux moudjahidine encore en vie et qui me connaissent». «Malgré les multiples déclarations de Chadli qui a affirmé qu’il avait démissionné de son propre gré, et bien que ces déclarations ont été rapportées par les journaux à l'époque, puis consignées dans ses mémoires pour être portées à la connaissance de tous les Algériens, voilà qu'un triste individu, qui pour des raisons que nous deux seuls connaissons, déblatère.» Pour le général Nezzar, le colonel Benaouda «croit pouvoir faire oublier le préjudice qu'il a occasionné à l'Algérie lorsqu'il était attaché militaire au Caire en 1965 et que j'ai eu à mettre à nu malgré moi». En parlant de préjudice, l’ancien ministre de la Défense fait état d’une lettre signée par le colonel Benaouda, alors détaché auprès de l’ambassade d’Algérie en Egypte, dans laquelle il était dit que le président Ben Bella mettait à la disposition des Egyptiens l'armement et les munitions de l'ALN entreposés dans ce pays arabe. Informé de cette lettre signée par le colonel Benaouda, le président Boumediene «fut pris d'une colère rageuse qu'il essaya de maîtriser en ma présence», rapporte le général Nezzar dans ses mémoires. «Je ne m'expliquais pas comment un attaché de défense avait signé un document aussi capital sans en référer à son supérieur hiérarchique», s’étonne-t-il, précisant que le bateau affrété par l’Algérie pour récupérer l'armement en question était revenu d'Alexandrie «chargé de bric et de broc». Selon le général Nezzar, en signant cette lettre de façon unilatérale, le colonel Benaouda a fait perdre à l’Algérie «une quantité d'armes qui nous aurait permis d'équiper une bonne partie de nos unités d'infanterie et d'artillerie de l'époque». Le général Khaled Nezzar, qui était alors directeur du matériel, avait été chargé par le président Houari Boumediene du démantèlement des dépôts d'armes et des munitions de l’ALN en Libye et en Egypte. Il met ainsi à nu un nouveau-vieux scandale – encore un – que l’opinion publique algérienne ignore.
Karim Bouali
 

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