Sidi-Saïd en pompier dans la zone industrielle de Rouiba ?
Deux jours après la grande manifestation des travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, effectue une visite de «travail» dans la zone industrielle de Rouiba. Le déplacement du patron de la Centrale syndicale, qui s’est abstenu de tout commentaire sur la protestation organisée pendant deux jours successifs par les 7 000 employés de cette entreprise publique considérée comme le fleuron de l’industrie mécanique, accompagné par une forte délégation de syndicalistes a été effectué non pas pour rencontrer les protestataires de la SNVI, mais pour une visite au sein de la Société des industries médico-chirurgicales (IMC). Abdelmadjid Sidi-Saïd a écouté un exposé exhaustif sur le travail de cette entreprise qui existe depuis 25 ans et qui est considérée comme pionnière dans l’industrie pharmaceutique en Algérie. Au-delà de l’importance de cette entreprise et de son poids économique, elle ne suffit pas à justifier le déplacement de Sidi Saïd dans la zone industrielle de Rouiba. Pour de nombreux observateurs, le patron de la Centrale syndicale s’est déplacé pour s’enquérir de la situation des travailleurs au niveau de cette zone industrielle en se mettant en contact avec des syndicalistes sur place afin de voir comment pouvoir contenir la colère des travailleurs de la SNVI qui refusent de discuter avec lui. Les travailleurs continuent leur mouvement de protestation et exigent désormais le départ du PDG qu’ils accusent de ne rien faire pour redémarrer l’activité afin d’honorer les commandes de véhicules importantes. Pour contenir ce mouvement de protestation, les autorités ont mobilisé les forces antiémeutes. Mais les travailleurs, qui craignent pour l’avenir de leur entreprise, comptent hausser le ton dans les prochains jours. Sidi-Saïd va-t-il réussir à apaiser la situation ? Difficile de parier tant les travailleurs ne reconnaissent plus la représentation syndicale.
Rafik Meddour