Retraite à 65 ans : simple rumeur ou mauvaise lecture ?
Par Zerrouk Benmokhtar – Les pouvoirs publics auraient révisé à la hausse l’âge légal de départ à la retraite en Algérie, ont rapporté plusieurs organes de presses privés, citant un décret exécutif. Evoquant un projet de décret qui va bientôt être rendu public, l’âge de départ à la retraite passerait de 60 à 65 ans pour les hommes et de 55 à 60 ans pour les femmes, soit une différence de 5 ans pour les deux sexes. L’information qui a fait le tour des rédactions et du Net s’est répandue comme une traînée de poudre. Mais qu’en est-il exactement ? Un décret exécutif a bel et bien été publié dans le Journal officiel n°61 du 18 novembre 2015, mais il ne concerne en aucun cas les salariés. Ce décret exécutif n°15-289 concerne les personnes non salariées exerçant une activité pour leur propre compte. Il définit les conditions particulières d'application, et stipule dans son article 9, relatif à la retraite, l'âge donnant droit à la pension de retraite qui reste à 65 ans pour les personnes de sexe masculin et de 60 ans pour les personnes de sexe féminin. L’article 10 indique l’assiette servant de base au calcul de la pension de retraite sur une cotisation des dix meilleures années. Alors, les salariés n’entrent pas dans cette catégorie de retraités. Mais certains doutent encore et affirment le contraire, et comme on dit chez nous il n’y a pas de fumée sans feu. Le débat sur l’âge du départ à la retraite a toujours été différé. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait abordé le sujet de la retraite anticipée, dans une déclaration au terme de la réunion tripartite tenue en novembre 2015 à Biskra, où il s’est dit pour une révision du système des retraites, soit une éventuelle suppression du dispositif : «Il est inconcevable que des travailleurs partent à la retraite à 50 ans ou moins, car ils ont accompli 32 ans de service, alors que la Caisse nationale des retraites prend en charge leurs pensions», a-t-il dit. Ce qui contredit les propos de son ministre du Travail, Mohamed El-Ghazi, qui avait assuré le 3 octobre 2015, dans une intervention sur la Radio nationale, «qu’en dépit d’un contexte économique peu favorable, la suppression de la retraite anticipée n’est pas à l’ordre du jour». C’est clair, le gouvernement est dépassé par les événements, et ne sait plus où donner de la tête, la chute du prix du pétrole a bouleversé toutes les données tracées par son staff, des déclarations tous azimuts se font entendre ici et là. Alors, il n’a jamais été question du rallongement de l’âge de retraite, simple intox ou confusion dans les décisions ?
Z. B.
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