Le grand chanteur Taleb Rabah n’est plus
Le chanteur Taleb Rabah, une icône de la chanson kabyle, natif du village Tizit dans la commune d’Illilten (Tizi Ouzou), est décédé mardi, à l’âge de 85 ans, a-t-on appris auprès de la direction locale de la culture. La nouvelle de sa mort s’est vite répandue parmi ses fans, ses amis et la famille artistique, suscitant une grande émotion parmi ces derniers qui ont afflué, nombreux, vers son domicile familial sis à la nouvelle ville de Tizi Ouzou (cité 2 000 Logements) pour lui rendre un dernier hommage, a-t-on constaté. Sa dépouille sera ensuite transférée, en milieu d’après-midi, vers la Maison de la culture Mouloud-Mammeri pour un dernier adieu à l’un des chanteurs ayant glorifié la Guerre de libération nationale, a-t-on appris de la Direction de la culture, qui a informé que l’enterrement de l'auteur de l'emblématique Wessan n'ni aura lieu demain (mercredi) au village natal, Tizit. Taleb Rabah est né en 1930. A l’âge de 20 ans, il quitte sa région pour un voyage en France où il s’intéresse à la musique et au chant et fréquente le milieu artistique avant de se lancer dans la chanson en 1955, en participant à l'émission de chanteurs amateurs à Radio Paris, dirigée alors par Amraoui Missoum, avant d’entamer sa carrière professionnelle. Il figure parmi les plus grands compositeurs de la chanson kabyle des années 1960 et 1970 avec Slimane Azem, Cheikh El-Hasnaoui, Akli Yahyiatène et Chérif Kheddam. Parmi ses succès, on notera Tnadigh ghef zzehri-iw, A yaqjun kecc d arfiq-iw, A lfenn ou encore Yekfa nnif. Son style a inspiré plusieurs vedettes de la chanson moderne dont Lounis Aït Menguellat, qui s’en réclame d’ailleurs fièrement. De son côté, Taleb Rabah, dans une de ses dernières chansons, a rendu hommage à son «élève» en qui il voyait l’héritier de son art.
R. M.