Pas d’ouverture du capital d’Algérie Télécom ni d’Algérie Poste
Les membres du gouvernement multiplient les sorties médiatiques pour rassurer l’opinion publique sur l’absence de plan de privatisation visant les grandes entreprises publiques. Après le démenti du Premier ministre de toute volonté du gouvernement d’aller vers la privatisation de Sonatrach ou de Sonelgaz, c’est la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Iman Houda Feraoun, qui affirme que les entreprises de son secteur ne sont pas à vendre. S’exprimant en marge d’une cérémonie d’oblitération du timbre-poste «40 années de télécommunications spatiales» organisée par Algérie Télécom Satellite (ATS), la ministre des PTIC exclut ainsi les entreprises du secteur de l’ouverture du capital des entreprises étatiques aux investisseurs privés. «L’ouverture au privé du capital des entreprises relevant du secteur n’est pas à l’ordre du jour», a rassuré Mme Feraoun qui tente ainsi d’évacuer l’inquiétude suscitée dans le milieu des travailleurs par l’article 66 de la loi de finances 2016. Un article qui a été largement dénoncé par les députés de l’opposition et par certains parlementaires des partis au pouvoir. Cet article institue l’ouverture du capital des entreprises publiques au privé national résident. Autrement dit, une entreprise de droit algérien pourrait entrer dans le capital de n’importe quelle entreprise publique. S’il n’y a pas l’obligation de privatiser, il n’y a pas non plus l’interdiction de le faire. Il faut souligner que beaucoup d’entreprises publiques sont déficitaires et battent de l’aile. Certaines d’entre elles ont été à maintes reprises recapitalisées, sans vraiment donner des résultats. Dans le secteur des télécommunications, il a été prévu d’ouvrir le capital d’Algérie Télécom. Mais dans sa situation critique actuelle (dettes, déficit et pléthore de travailleurs…), il est difficile de lui trouver un partenaire ou un repreneur.
Sonia Baker