Des sources diplomatiques : «Il est malheureux que la liste des nouveaux diplomates ait été divulguée»
Algeriepatriotique a appris de sources diplomatiques que la liste des nouveaux ambassadeurs et consuls, désignés récemment par le président de la République, ne devait pas être rendue publique «par correction et courtoisie à l'égard des pays d'accréditation», car «il faut attendre que ces derniers consentent à donner leur agrément» aux nouveaux diplomates proposés par Alger. La liste des candidats pressentis au poste d'ambassadeur n'est pas publiable «parce que l'Etat d'accréditation reçoit la demande d'agrément et, en fonction de la procédure interne propre à chaque Etat, mettra un certain temps avant d’accorder son agrément à la nomination de tel ou tel ambassadeur», expliquent nos sources. «Il s'agit donc d'Etats souverains qui ont leur mot à dire en termes d'acceptation ou de refus de l'ambassadeur désigné, et c'est pourquoi il est malheureux de constater que la liste a été divulguée et reprise par certains médias nationaux», regrettent nos sources. «C'est la pratique et les usages diplomatiques qui l’exigent», arguent-ils, démentant catégoriquement qu’il y ait eu quelque parachutage dans le choix des nouveaux diplomates. «A propos de ce mouvement diplomatique, il n'y a aucun "parachute" et tous ceux qui sont sur la liste sont des diplomates de carrière», ont souligné nos sources. Ces dernières mettent en avant, par ailleurs, le nombre de femmes qui a «significativement augmenté». «La proportion des femmes chefs de poste a augmenté de manière substantielle, même s'il y a encore des progrès à faire», relèvent nos sources qui parlent d’un taux avoisinant les 15%. Sur un autre plan, nos sources ont révélé à Algeriepatriotique que le mouvement diplomatique «se fait désormais sur une base régulière» et que «tous les postes sont pourvus par des professionnels», c’est-à-dire des diplomates de carrière. Le temps des désignations par complaisance d’anciens ministres sans compétence diplomatique aucune, à des postes à l’étranger, est ainsi révolu. En outre, les chefs de poste qui ont fait leur temps à l'étranger et qui ont atteint ou dépassé l'âge légal «seront invités à faire valoir leur droit à la retraite», révèlent nos sources, qui démentent également toute relation entre Mlle Kenza Benali, désignée comme consul à Londres, et le secrétaire général du FLN. Melle Benali jouit d'une expérience de plus de vingt ans au ministère des Affaires étrangères, apprend-on, par ailleurs. Cette divulgation de la liste par des voies biaisées confirme l’anarchie totale qui règne au sein de la corporation, sans que le ministère de tutelle ni les responsables des rédactions eux-mêmes puissent mettre le holà, faute d’un Conseil d’éthique et de déontologie ou d’un syndicat puissant qui rende au journalisme algérien ses lettres de noblesse.
M. Aït Amara