Tuez, on vous couvre !
Par R. Mahmoudi – Devant un crime d’Etat aussi abominable que celui perpétré par la monarchie des Al-Saoud contre des militants de l’opposition, les Occidentaux, Américains en tête, n’ont pu, comme première réaction, qu’exprimer leurs «inquiétudes» ou leurs «regrets», alors qu’il s’agit de dénoncer, de condamner et, pourquoi pas, d’annoncer des mesures de coercition à la mesure du crime. Imaginons ce qu’aurait été la réaction d’Obama, de Hollande ou même de Ban Ki-moon, si ces décapitations avaient été exécutées dans un pays comme l’Iran, par exemple, ou dans tout autre pays plus ou moins «insubordonné» ! La première mesure à prendre est de retirer, sans délai, à l’Arabie Saoudite la présidence du Conseil des droits de l’Homme qui lui a été offerte sur un plateau d’argent. Or, les Al-Saoud n’ont osé commettre ce forfait que parce qu’ils sont assurés de l’impunité internationale que leur procurent les Américains et leurs alliés européens, lesquels ont bien profité de la manne pétrolière des Saoudiens en contractant cette année des marchés d’armement exceptionnels. Les mieux lotis sont surtout les Français qui ont vendu pour plus de 20 milliards de dollars, et dont les dirigeants sont d’habitude si sourcilleux quand il s’agit des atteintes aux droits de la personne humaine. La réaction officielle du gouvernement français à ce sujet est plus que timorée. Elle en dit long sur la gêne ressentie par des dirigeants mouillés jusqu’au cou dans l’aventure saoudienne et dans toutes les violences qui ravagent depuis quelques années le monde arabe : «La France, lit-on dans le communiqué du Quai d’Orsay distillé sur son site officiel, déplore profondément l’exécution samedi par l’Arabie Saoudite de 47 personnes, dont un chef religieux chiite. La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances. Elle appelle les responsables de la région (sans aucune précision, ndlr) à tout faire pour éviter l’exacerbation des tensions sectaires et religieuses.» Une façon de condamner et de menacer, a posteriori, l’autre camp s’il jamais il était tenté par un sentiment de vengeance.
R. M.
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