Saïdani et Ouyahia se disputent les faveurs de Bouteflika
Le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, ne porte visiblement pas dans son cœur son «partenaire» politique Ahmed Ouyahia. Lors de sa conférence de presse, aujourd’hui mercredi, au siège national du parti, Amar Saïdani s’est attaqué indirectement au chef de cabinet de la présidence de la République auquel il reproche sa prestation médiatique de mardi, consacrée à la présentation des amendements constitutionnels et aux réponses aux questions des journalistes. Le SG contesté de l’ex-parti unique a critiqué l’attitude d’Ahmed Ouyahia qui s’est conduit, selon ses propos, comme «le chef du RND plutôt que comme le chef de cabinet de la présidence de la République». Amar Saïdani n’a pas, selon toute vraisemblance, apprécié le fait qu’Ahmed Ouyahia précise que la consultation de la majorité parlementaire par le Président (article 77) pour la désignation du Premier ministre ne veut pas dire le FLN, mais tous ceux qui soutiennent le président de la République. Car depuis son intronisation à la tête du FLN, Amar Saïdani ne cesse de demander à ce que le poste de Premier ministre revienne de droit au parti majoritaire au Parlement, qui est actuellement le FLN. D’ailleurs, il a proposé un amendement dans ce sens lors des consultations sur la révision constitutionnelle de juillet 2014. Un amendement qui n’a pas été retenu, puisqu’il n’est pas dit dans le projet de révision constitutionnelle que le Premier ministre soit issu du parti majoritaire au Parlement. Le SG poursuit ainsi sa bataille contre Ahmed Ouyahia en continuant à revendiquer la majorité au Conseil de la nation malgré les chiffres du Conseil constitutionnel qui démontrent que le RND, avec un siège en moins, conserve sa majorité au sein de la Chambre haute du Parlement. Amar Saïdani avoue que son parti n’a pas tout obtenu, lui qui criait sur tous les toits que le nouvelle Constitution va consacrer la démocratie et renforcer le rôle de l’opposition et sa position. Il se targue d’avoir contribué à cette révision avec une quarantaine d’amendements retenus. Le SG du FLN assure que son parti a été la première formation au pouvoir à demander l’officialisation de tamazight. Amar Saïdani, qui dispose d’une résidence dans un quartier chic en France, s’est montré contre l’article 51 de la nouvelle Constitution qui empêche les binationaux d’accéder à de hautes fonctions. Pour lui, il y a beaucoup de binationaux qui peuvent être bénéfiques au pays. Amar Saïdani considère le projet de révision constitutionnelle comme satisfaisante, estimant que le chef de l’Etat a tenu ses engagements. Le SG du FLN n’a pas raté l’occasion de critiquer l’opposition qui a qualifié «le projet de révision de la Constitution comme étant non consensuel et non réformateur».
Sonia Baker